Les Dossiers Bangle : #8 | Stone Arabia

BANQJ’aurais tellement voulu retracer le courriel que Judy Bangle Persin m’a transmis il y a déjà plus d’une dizaine d’années, dans lequel elle m’annonçait qu’elle avait trouvé les actes de baptême pour trois des enfants d’Adam Bangle et de Marie Davis!

Je n’aurais eu aucune idée où chercher, n’ayant pas la moindre idée de l’endroit précis où des Allemands s’étaient établis aux abords de la rivière Mohawk. Mais, Judy, elle, savait! Et elle a commandé les microfilms de plusieurs églises de la région auprès de son Centre d’histoire familiale. Continuer la lecture

Les Dossiers Bangle : #6 | Le Loyaliste

BANQL’entraide, voilà le mot clé. Je ne me souviens pas de la date exacte à laquelle j’ai « rencontré » virtuellement Judith Bangle Persin pour la première fois, mais je me rappelle très bien de la période où je me rendais régulièrement à Bibliothèque et Archives nationales du Québec pour faire des recherches sur les notaires de Terrebonne pendant que, de son côté, Judy visionnait des microfilms qu’elle avait commandés au Centre d’histoire familiale de sa ville, à l’autre bout du continent. Continuer la lecture

52 ancêtres en 52 semaines : #20 Adolphus Tourville (1836-1877)

Vous vous souviendrez peut-être d’avoir lu sur ce blogue, il y a de cela quelques mois, l’histoire d’Adelia Tourville Pelky Ouimette; son défunt mari, Adolphus Tourville, ayant servi dans l’armée d’infanterie du 96e régiment de New York, au sein de la compagnie F, elle espérait obtenir une pension. Continuer la lecture

52 ancêtres en 52 semaines : #8 Philomena Tourville (1841-?)

Citation

Charles Tourville et Sophie Arpajou ont eu huit enfants qui ont survécu jusqu’à l’âge adulte, quatre fils et quatre filles. Commençons donc par l’une de leurs filles, Philomena Tourville, née au Vermont en 1841.

Pendant longtemps j’ai cru que Philomena était en fait Dométhilde Tourville, née en 1837. J’ai vu je ne sais combien de fois un enfant baptisé sous un nom en porter un autre tout au long de son existence. Ce n’est que l’an dernier que j’ai découvert que Philomena était tout simplement Philomena et non pas Dométhilde (je reviendrai sur le cas de Dométhilde dans un autre article, je ne veux pas tout révéler maintenant) en consultant le répertoire de baptêmes de St. Mary’s, paroisse catholique de Burlington, au Vermont :  Philomena Corver, fille de Charles Corver (pour Courville) (sic) et Sophia Harparper, baptisée le 16 mai 1841.

La première fois que j’ai vu le nom de Philomena, c’était dans les entrées de l’église St. Patrick, de Chateaugay, dans l’État de New York. Elle était la mère de Maria Clara Bauchemin, le parrain étant Joseph Tourville (le frère de Philomena ou son neveu peut-être) et Maria Gillier (sa nièce).

Bauchemin Maria Clara 9 Apr 1865 29 Mar 1865 Edward & Philomena Tourville Joseph Tourville & Maria Gillier

Pendant longtemps j’ai cherché à retracer Edward Bauchemin et Philomena Tourville dans les recensements ou d’autres répertoires paroissiaux, mais en vain. Bien sûr, j’étais certaine que Philomena était bien la fille de Charles et de Sophie puisque son nom était inscrit dans l’inventaire après décès de Sophie Arpajou, daté du mois d’octobre 1851. Ce qui m’a intrigué pendant longtemps était l’absence de Philomena dans le recensement américain de 1850. Ce n’est lorsque j’ai retrouvé son baptême l’an passé que j’ai réalisé que la Meranda Tourville qui vivait avec Charles Tourville Jr à Ferrisburgh en 1850 était en fait Philomena.

De plus, il y a environ dix ans, j’avais lu sur un forum généalogique qu’un M. Daniels cherchait désespérément à retrouver les parents de son arrière-arrière-grand-mère Mary Tourville, épouse de Dwight Daniels. Il savait que Mary ne parlait que le français, que Dwight était né à Vergennes, au Vermont, que leur fils aîné William était né au Vermont également, que le couple était parti pour Westville, dans l’État de New York quelques années plus tard où leur fils John était né. Il indiquait également que la famille avait émigré à Grand Haven, au Michigan où Dwight avait trouvé un travail pour la compagnie du chemin de fer.

Quand j’ai pris connaissance de tout ceci, j’étais convaincue que « Mary » était « Marie-Édesse » ou « Edith » dans le recensement américain de 1850. Mon hypothèse tenait la route puisque c’était la seule personne pour laquelle j’avais perdu la trace après 1850. J’ai écrit à ce M. Daniels et je lui ai dit que je trouvais qu’il y avait trop de coïncidences : les Tourville avaient vécu à Vergennes et avaient déménagé à Chateaugay, NY tout près de Westville. L’un de leur fils, Louis, était parti s’installer à Grand Haven. Il n’était pas convaincu mais m’a écrit que c’était la meilleure piste qu’il avait jamais eu. Malheureusement, M. Daniels est décédé quelques années plus tard, bien avant que je n’arrive à résoudre le mystère.

Voici la famille de Mary et de Dwight Daniels dans le recensement américain de 1880 :

1880 matilda

Comment en suis-je venue à la conclusion que Dwight et Mary était le même couple que celui formé par Edward et Philomena? Un jour, tout à coup, j’ai réalisé que Clarissa Daniels était née en 1865 au Michigan et Clara Beauchemin, en 1865 dans l’État de New York. Et si Clarissa Daniels était plutôt née dans l’État de New York et non au Michigan? Que Dwight serait Edward? J’en ai eu la preuve lorsque le répertoire de baptêmes de Vergennes au Vermont a été publié l’an dernier. Selon les registres de naissance de la ville de Vergennes, au Vermont, William Daniels, est né le 14 avril 1859, fils de Dwight Daniels (le nom de la mère n’est pas mentionné). Le répertoire de baptêmes de Vergennes indique un Guillaume (William en français) Beauchemin, baptisé le 8 mai 1859, fils d’Édouard Beauchemin et de Mary Courville. On le dit né le 14 avril 1859…

Family Search m’a également aidé : j’ai trouvé un mariage pour Edwin Daniels (né en 1870). Ses parents sont Dwight Daniels et Mary P. Tourville.

Je ne sais toujours pas ce qui est arrivé à Philomena. Selon des descendants de la famille Daniels, elle serait décédée vers 1875 à Grand Haven, au Michigan. Nous savons que Dwight Daniels s’est marié trois fois. La première fois à Philomena (acte de mariage toujours introuvable), la deuxième fois à Mary Barton, sa cousine germaine (acte introuvable). Mary est décédée de la tuberculose en 1895 à Vergennes. Le registre des décès indique qu’elle avait 36 ans. La troisième femme de Dwight est Martha Barton, également sa cousine et soeur de Mary (mariage à Vergennes en 1896). Je n’ai pas encore trouvé la date de décès de Martha mais en 1940 elle vivait avec sa fille unique et son gendre près d’Albany, dans l’État de New York. Dwight Daniels est décédé en 1914 à Vergennes.

Revenons à Philomena. Peut-être n’est-elle pas décédée en 1875 mais un peu plus tard. Après tout le recensement américain de 1880 donne le nom de May Daniels, née au Canada (nous savons que Philomena ne parlait que le français) et âgée de 40 ans (Mary Barton avait seulement 21 ans en 1880). Malheureusement je n’ai jamais trouvé la date de décès de Philomena. Une chose est sûre, elle est décédée bien avant 1895.

La chose que j’aimerais bien savoir est le moment où Dwight Daniels est revenu à Vergennes. Son avis de décès indique qu’il a toujours vécu à Vergennes sauf pour quelques années passées à Chicago.

Et les enfants? Encore tant de questions demeurées sans réponse.

  1. William, né en 1859, au Vermont, est revenu vivre dans l’État de New York, à Salamanca. Il a épousé Anna McCann (date inconnue). Il se dit parfois né au Vermont, parfois au Michigan. Il est décédé en 1914.
  2. John, né vers 1863, dans l’État de  NY, « porté disparu » depuis le recensement américain de 1880.
  3. Clarissa, née en 1865, dans l’État de NY, elle a été une infirmière dans un hôpital Asbury Hospital pendant plusieurs années. Où? S’est-elle mariée? Aucune idée. Selon la famille Daniels, elle serait décédée vers 1932. Je l’ai peut-être retracé à Duluth, au Minnesota dans un recensement d’État de 1885.
  4. Benjamin, né en 1867 au Michigan, a quitté la famille alors qu’il était très jeune après la mort de sa mère. Il ne s’entendait pas avec son père qui était méchant avec les enfants. Il s’est installée au Minnesota et y est décédé en 1935.
  5. Edwin Dwight, né en 1870, marié deux fois (1891 et 1904). Il serait décédé à Chicago vers 1944. Je ne l’ai trouvé dans aucun recensement après 1880 mais je l’ai retracé à Detroit (1891 à 1894) et à Chicago (1897) grâce aux annuaires. J’ai également trouvé un article de journal. Il a été arrêté en 1892 avec son beau-frère pour avoir mis le feu à des entrepôts.
  6. Alfred, né en 1878 (fils de la première ou de la deuxième épouse), serait décédé vers 1881 des suites de blessures imputables à des feux d’artifice.

Philomena est le seul enfant de Charles et de Sophie pour lequel je n’ai pas encore trouvé la date du décès (sauf pour les enfants morts en bas âge). Je n’arrêterai jamais de chercher!

52 ancêtres en 52 semaines est un défi lancé par Amy Johnson Crow. Pour en savoir plus, cliquez sur l'image (site en anglais).

52 ancêtres en 52 semaines est un défi lancé par Amy Johnson Crow. Pour en savoir plus, cliquez sur l’image (site en anglais).

Participer à #genchat ou comment retrouver un article de journal par hasard

A toutes les deux semaines, le vendredi soir je participe à #genchat qui est une initiative de Jen Baldwin. Ce chat consacré à la généalogie, qui se déroule en anglais sur Twitter, est un bon exemple d’entraide pour qui fait des recherches aux États-Unis. Depuis le début de l’année, Jen a décidé de nous donner des « devoirs ». Celui d’il y a 2 semaines consistait à revisiter un document déjà en notre possession. Avions-nous oublié des détails? Avions-nous lu trop vite?

Mon horaire de travail au bureau m’a tenu loin de la généalogie et ce soir, je me préparais à trouver un sujet pour le défi 52 ancêtres en 52 semaines et en fouillant dans mes courriels j’ai retrouvé un article consacré à Charles Tourville (né en 1828 au Québec) et habitant à Chateaugay, N.Y. concernant une poursuite ayant trait à l’acquisition d’un terrain. Ce courriel date d’il y a trois ans et comme à cette période j’ai été malade pendant trois mois, je ne me rappelais plus du tout l’avoir reçu! Eh! bien, je crois avoir fait mon devoir pour #genchat! Cet article date du 19 septembre 1861. Je me promets de bien l’étudier et de faire des recherches supplémentaires pour faire la lumière sur l’issue de cette poursuite intentée par Charles Tourville.

Beaucoup d’Américains me demandent pourquoi les Tourville qui habitaient à Chateaugay, dans l’État de New York s’appelaient DeTourville. Je leur ai toujours répondu que je croyais qu’il s’agissait probablement du « dit » Tourville. En fait, je crois que c’est la première fois que je vois écrit Hubou (Ebou dans ce cas-ci) dans un document américain). Je crois que mon explication se tient.

Le fruit de mes recherches me permettra d’en faire un article pour le défi 52 ancêtres en 52 semaines au cours de l’année (je crois bien que je devrai me rendre à Malone dans l’État de New York pour avoir plus de renseignements sur cette poursuite).

Malone (NY) Frontier Palladium, Thursday September 19, 1861

52 ancêtres en 52 semaines : Frank Troville & Frank Tourville

Deux jeunes hommes. L’un, de l’État de New York; l’autre, du Kentucky. Presque des homonymes puisque Frank Troville était aussi connu sous le nom de Frank ou Francis Tourville. Tous deux nés en 1844, ils se sont enrôlés dans un régiment de cavalerie durant la Guerre civile, et sont décédés en 1864 dans le même État, à Andersonville, en Géorgie.

Frank Troville est né en 1844 au Vermont. Ses parents, Narcisse Tourville et Célina Durand (ou Francis Troville et Adelina Durand aux États-Unis) se sont mariés au Québec en 1838, mais ont rapidement émigré à South Hero, au Vermont en même temps que les parents de Francis. Ils se sont plus tard installés à Plattsburgh, dans le nord de l’État de New York, vers 1853.

Le 10 février 1864, Frank Troville, alors âgé de 19 ans, s’enrôle dans la Guerre civile, à Beekmantown pour une durée de trois ans. Se doutait-il que moins de huit mois plus tard, il ne serait plus de ce monde? Mobilisé le 4 mars 1864 dans le 16e régiment de cavalerie de l’État de New York, au sein de la compagnie L, il est fait prisonnier le 24 juin 1864 à proximité de Centreville, en Virginie. Sa famille est informée de sa capture seulement trois mois plus tard, le 19 septembre. Il est mort du scorbut le 24 octobre 1864 à l’hôpital d’Andersonville. Il y avait été admis le 18 octobre précédent.

Les détails concernant son « jumeau » sont plus flous. Nous savons que Frank Tourville, de l’Illinois, serait né vers 1844 en Alabama, tout comme sa mère (selon le rencensement de 1860 du comté de Jersey en Illinois). Cependant, sa mère indique être née dans le Kentucky dans tous les recensements suivants. J’ai toujours pensé que Frank était le fils de Peter Tourville et de Nancy Irwin. La demande de pension faite par sa mère à Washington révèle un détail important : elle était sa mère adoptive. La demande de pension a donc été refusée pour cette raison. Peut-être est-il bien né en Alabama, mais nous ne connaîtrons probablement jamais le nom de ses parents biologiques. Peter et Nancy se sont mariés en février 1839. Il s’agissait d’un second mariage pour Peter. Sa femme, Marie Aspace, a donné naissance à une fille en 1838. Nous pouvons donc supposer qu’elle est décédée entre ce moment et le mariage de Peter. Au recensement de 1860, Francis (ou Frank) habite seul avec ses parents adoptifs en Illinois. Peter avait quitté le Missouri vers 1849 pour s’installer en Illinois, lui et Nancy y sont décédés dans les années 1890.

Frank Tourville s’est enrôlé le 14 décembre 1862, à Lebanon, au Kentucky, lieu de sa résidence à ce moment-là. Mobilisé le 16 avril 1863 dans le 11e régiment de cavalerie du Kentucky, au sein de la compagnie E, il est déclaré absent sans motif du 18 avril 1863 jusqu’à son retour, le 1er mai 1863. Il est porté disparu à la bataille de French Broad, dans l’East Tennessee, le 28 janvier 1864. Les registres d’Andersonville le mentionnent comme étant décédé à Andersonville au cours du mois de mars 1864.

En étant tous les deux prisonniers à Andersonville, ils n’avaient guère de chance de s’en sortir. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : des 45 000 soldats de l’armée de l’Union ayant séjourné au camp d’Andersonville pendant sa période d’existence de 14 mois depuis le mois de février 1864, 12 913 n’ont pas survécu.

andersonville

Pour plus de détails sur Andersonville :

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