Tout d’abord, merci Sophie! Un repos bien mérité t’attend.
Je tenais absolument à écrire une petite note pour féliciter tous les participants du #ChallengeAZ2015. Continuer la lecture
Tout d’abord, merci Sophie! Un repos bien mérité t’attend.
Je tenais absolument à écrire une petite note pour féliciter tous les participants du #ChallengeAZ2015. Continuer la lecture
Je me souviens comme si c’était hier de ma première visite à la bibliothèque avec ma mère. J’avais 8 ans. J’ai dévoré les cinq livres empruntés en une journée. Ma mère nous a transmis le goût de la lecture à ma soeur et à moi. Combien de fois avons-nous échangé sur un livre que nous avions lu tour à tour? Elle aimait par-dessus tout les sagas, Zola, Balzac, Tremblay, Gabrielle Roy et j’en passe. Maman, tu serais tellement fière de savoir que depuis ton départ ton ti-gars s’est mis à la lecture. Tu y es pour beaucoup, j’en suis certaine.
Avant son mariage avec ma mère, mon père, mécanicien dans l’aviation, a été appelé à travailler dans le « Grand Nord », comme on disait à l’époque, à proximité de Yellowknife, dans les Territoires du Nord-Ouest. Dans la collection familiale, se trouvait une grosse bobine de film 8 mm dont les images ternies étaient d’un ennui mortel, tout y était blanc délavé (!). Mes parents se sont échangé plusieurs lettres durant ces quelques mois, mais les ont détruites après leur mariage. Ça n’appartenait qu’à eux disaient-ils. Il y a en effet des choses qui doivent demeurer secrètes.
Hériter de lettres « payantes » au Scrabble donnait toujours lieu à une certaine compétition entre ma mère et ma soeur aînée lors d’une de leurs parties. Dans l’excitation du moment, il arrivait quelquefois que ma mère, l’air triomphant, forme son mot grâce à sa mémoire prodigieuse. « Maman, qu’est-ce que tu fais-là?! » Ma mère de répondre : « Ce mot existe, veux-tu contester? » Et ma soeur de répliquer : « Ben, tu dois l’accrocher à une lettre, pas le mettre tout simplement au milieu du jeu sur la case du mot qui compte triple en plus! »
N’est-ce pas le rêve de tout généalogiste de trouver une telle photo? Bon, je sais, vous vous demandez ce qu’elle a de si extraordinaire. Cette photo a été prise environ 15 ans avant le mariage de mes parents. C’est qu’ils étaient cousins et ce cliché est le seul que j’aie d’eux bien avant qu’ils ne soient amoureux. Ma mère m’a raconté que mon père l’aidait à réciter ses leçons (il était son aîné de plus d’une dizaine d’années). Je trouve cela très touchant sachant que mon père n’a pas eu la chance de fréquenter l’école primaire plus de trois ans.
Mes parents, alors fiancés, passèrent des vacances à la Pension Langlois, à Nominingue, au Lac Sainte-Marie, accompagnés de ma grand-mère maternelle. D’après ce que ma mère nous a raconté, sa mère était un chaperon très zélé et si elle semblait boudeuse sur le film 8mm c’est que les amoureux s’étaient éloignés un peu trop longtemps à son goût. Je doute que ce « longtemps » ait dépassé le quart d’heure, car ma grand-mère veillait au grain. Le bonheur de ces vacances transpire dans toutes leurs photos! Assez pour nous y emmener en vacances à notre tour dans les années soixante.
Avant son mariage, ma mère confectionnait toutes ses robes et autres tenues à partir de patrons, mais les tissus, les imprimés et les couleurs qu’elle choisissait en faisaient quelque chose d’unique. Il y en a plusieurs que je trouve splendides mais celle que je préfère est assurément celle-ci. Je me dis que c’est peut-être parce qu’elle la porte dans un film couleur 8mm tourné à Nominingue dans les Hautes Laurentides, lors de vacances avec sa mère (son chaperon!) et mon père avant leur mariage. La robe était noire et blanche et le collet et la boucle à l’arrière étaient jaunes.
Ma mère a toujours eu une affection particulière pour son fils. Seul garçon de la fratrie, ma soeur et moi avons toujours soupçonné qu’il était son chouchou. Ce à quoi elle répondait : « C’est mon ti-gars! » Son ti-gars l’a souvent taquinée à propos de ses cheveux lorsqu’elle revenait de chez la coiffeuse le vendredi soir, comme c’est le cas sur cette photo. Il qualifiait sa coiffure de « casque de bain ». Vous savez, la mode qui consistait à gonfler ses cheveux à l’aide d’un peigne? Il aura fallu un voyage en Europe pour qu’elle abandonne cette pratique!
Non, mais, imaginez la scène. Ma soeur et moi sommes à La Cordée et nous demandons conseil au vendeur. Ma mère ne possède pas de chaussures adéquates pour les courtes randonnées et pour lui éviter de tomber, on aimerait lui trouver des bottes qui retiennent bien la cheville. Ma soeur dit « Elle ne grimpera pas le Mont Washington, là! » Notre première sortie a lieu au New Hampshire. Nous voilà donc sur un sentier dont nous ne ferons que le début, et moi de dire : « Regardez, ça mène au sommet du Mont Washington! »