Alors, comme je vous le rapportais dans mon article précédent, Paul Casti ou Caty — sur lequel je n’ai pas encore eu le temps de me pencher en profondeur — a laissé des traces intéressantes dans les archives.
Paul serait né vers 1669 à Montignac-le-Coq, dans le département de Charente. Il n’est pas cité dans le Fichier Origine, mais j’en profite quand même pour parler du couple qu’il a formé avec Geneviève Badeau, qu’il a épousée le 17 octobre 1704 à Québec.
Surnommé l’Aiguille, Paul Casti était tailleur d’habits. Il a par ailleurs été cabaretier lorsqu’il habitait à Trois-Rivières.
Voyez plutôt cet extrait du 19 décembre 1714, alors que le couple habitait justement à Trois-Rivières :
« Comparution du procureur du Roi ayant fait assigner Martin Ondaier (Ondoyer) et Marie Léonard (Énard), sa femme, Paul Casty (Caty) et Geneviève Badeau, sa femme, pour qu’ils soient condamnés à l’amende portée par les ordonnances de Sa Majesté pour avoir vendu de l’eau-de-vie au nommé Napens (?), Sauvage (Amérindien) algonquien, et lui avoir traité ses hardes, et ce, malgré qu’il soit impossible de les surprendre puisqu’ils le font avec beaucoup d’adresse et précaution; les défendeurs répondent qu’ils ont bel et bien acheté une couverte de drap bleu mais qu’ils l’ont payée en argent de cartes et non en eau-de-vie; lesdits Casty et Martin sont condamnés à payer l’amende de 50 livres chacun et comme il est rapporté par les voisins témoins des désordres de tous les jours, il est interdit auxdits Casty et Martin de faire aucun commerce avec les Sauvages sous peine de 10 livres d’amende dont la moitié ira aux dénonciateurs et l’autre à la bâtisse de la nouvelle paroisse de Trois-Rivières ».
Cette condamnation n’a pas trop embêté Paul puisqu’il est à nouveau poursuivi en 1717 « pour avoir donné à boire et enivré quelques habitants et soldats le jour du Vendredi saint pendant le service divin […] ».
Paul doit aussi répondre de ses actes en août 1719 lorsque, dans de nouvelles procédures criminelles, on mentionne que sa maison est un lieu de mauvaise conduite et d’ivrogneries quotidiennes et qu’il vend des boissons alcoolisées tant aux Français qu’aux Amérindiens en échange de vêtements.
Selon les actes de baptême des enfants du couple, Paul et Geneviève auraient quitté Trois-Rivières après cette condamnation puisqu’on les retrouve en 1722 à Pointe-aux-Trembles. La plupart de leurs enfants s’y sont également mariés.
Après le décès de Paul en 1749 à Pointe-aux-Trembles, un inventaire après décès a été rédigé pour la communauté de biens du couple — Geneviève étant décédée en 1745. Longue de 11 pages où, la plupart du temps, l’encre a traversé le papier, la transcription de cet inventaire sera l’un des premiers projets auxquels je m’attaquerai à ma retraite en 2022. Nul doute là-dessus, il fera alors l’objet d’un article.
Rendez-vous demain pour la lettre D!
Quel ancêtre ! Et… vivement la retraite !😂
oh! que oui 🙂