Mon ChallengeAZ 2021 : E comme Éthier

Église de Chirac, vue du sud. Charente, France. Jack Ma. CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Chirac_eg2.JPG

Élizabeth Éthier, baptisée le 2 février 1673 à la paroisse Notre-Dame de Montréal, est mon aïeule à la neuvième génération. Elle a épousé Louis Forget le 2 mars 1688 à Lachenaie où elle sera inhumée en 1743. Incidemment, leur fille Élisabeth (Forget) était l’épouse d’Augustin Hubou dit Tourville, le premier de la lignée à avoir adopté le surnom de Tourville.

Les parents d’Élisabeth, Léonard Éthier et Élizabeth Godillon, s’étaient mariés dans la paroisse Notre-Dame de Montréal le 22 septembre 1670. Lui, sabotier, était originaire de Manot, en Charente; elle, fille du roi, était native de Blois, dans le Loir-et-Cher.

L’équipe du Fichier Origine a repéré l’acte de baptême de Léonard Éthier dans la paroisse Saint-Pierre, à Chirac, toujours en Charente. Daté du 17 octobre 1638, il révèle que, né à Puyrichard à Chirac, il était le fils d’Étienne Esthier et de Marguerite Sabille ou Sabelle. Le Fichier Origine répertorie également celui de son frère François, aussi pionnier en Nouvelle-France. La première preuve de la présence des deux frères à Montréal date de 1670.

J’avais lu que la date de décès de Léonard Éthier était inconnue — probablement à Lachenaie avant 1690 puisque, cette même année, sa femme Élizabeth Godillon déclare être veuve dans un acte notarié. Par conséquent, j’ai rapidement fait le lien avec l’attaque des Iroquois qu’avait subie Lachenaie le 13 novembre 1689 au cours de laquelle disparaissent le tiers de ses habitants alors que d’autres seront faits prisonniers. Dans son mémoire d’histoire intitulé Le premier demi-siècle de Lachenaie (1670-1724), Mario Nadon soutient que Léonard et son frère François compteraient vraisemblablement parmi les victimes, tout comme mon aïeule Suzanne Betfer, veuve de Mathieu Hubou, et certains de ses enfants. Malheureusement, le registre paroissial ne réfère qu’à l’inhumation de plusieurs victimes de ce massacre, sans préciser le nom de chacune d’entre elles.

Si certains survivants ont préféré quitter Lachenaie après cet automne fatidique, Élizabeth Godillon, toujours veuve, y est demeurée jusqu’à son décès, en janvier 1715.