- Les premiers arrivants en provenance du Mesnil-Durand, Calvados, France
Nous avons identifié cinq personnes en Nouvelle-France qui ont émigré du Mesnil-Durand au cours du XVIIe siècle, soit Guillaume Hubou (vers 1627); Barbe Hubou (1639); Mathieu Hubou (1641); Nicolas Goupil (1642); et Françoise Hubou (1662). Voici l’histoire de Nicolas Goupil.
J’ai toujours été convaincue que Nicolas Goupil, arrivé en Nouvelle-France vers 1642, était apparenté à notre famille Hubou. Pourquoi?
Tout d’abord, Jean, le grand-père paternel de Mathieu Hubou, était l’époux d’une certaine Jeanne Goupil. Comme Le Mesnil-Durand n’est rien de plus qu’un hameau, je me disais que Nicolas était peut-être un cousin. J’en ai maintenant la preuve.
Voici un extrait du contrat de mariage de Nicolas Goupil et de Marie Pelletier, passé le 4 octobre 1650 devant le notaire Guillaume Audouart. Le mariage religieux a eu lieu le 17 octobre suivant :
Furent présents en leurs personnes Nicolas Pelletier et Jehanne de Vosis sa femme qu il authorise pour l’effect des présentes demeurant ordinairement en leurs maisons de Sillery faisant en cette partie pour Marie Pelletier leur fille a ce présente et acceptante et de son vouloir et consentement d une part et Nicolas Goupil fils de Julien Goupil et de Perrette Mélin […] demeurant en la paroisse du Mesnil Durand proche la ville de Lisieulx en Normandie en ce pays Daug, d’autre part, assisté du révérend pere Barthelemy Vimont de la compagnie de Jesus et administrateur des sacrements en l esglise paroichialle dudit Quebecq, messire Jacques Maheut habitant demeurant au dit Québecq messire Nicolas Colson huissier du conseil en ce pays et Guillaume Huboust cousin dudit Goupil et Mathieu Huboust sieur des Longchamps Barthelemy Gaudin aussy habitant touts parents et amis communs des dites parties. […]
Ledit futur espoux a doué et doué laditte future espouse de la somme de trois cent livrez a prendre sur le plus beau et plus clair de ses biens tant en l Ancienne France que en la nouvelle et en faveur dudit mariage lesdicts peres et mere de laditte future espouse s obligent et promettent de loger lesdicts futurs espoux et les nourrir pendant l espace de deulx annees consecutives a commencer du jour du présent mariage et continuer de la en avant jusques au bout desdittes deulx années a condition de fournir et livrer par ledit Goupil ung poinsoin de farine et de plus ledict Pelletier s oblige comme dict est par cy devant en faveur dudit mariage de ayder audit Goupil a faire une maison pour le loger de trentes pieds de long et de dix huict pieds de large de colombage comme aussy s oblige ledit Pelletier et ladite Jehanne de Vosis de donner au dit futur espoux l emplacement de ses dict logis en lieux appartenante audit Pelletier et de plus dix arpens de terre au dessus du platon sur la concession dudit Nicolas Pelletier pere de la ditte future espouse […].
[…] [Nicolas Pelletier et Jehanne de Vosis s obligent] de donner audit futur espoux une vache et deulx cochons et quelques habits pour laditte future espouse et ce quelques jours avant ledit mariage suivant sa condition comme aussy de donner ung mathelats et deulx couvertures […].
S’agit-il d’un cousin au premier degré? Nous n’avons aucune idée de l’âge de Nicolas Goupil en l’absence d’un acte de sépulture. Comme Guillaume Hubou et Mathieu sont oncle et neveu, le degré de parenté est différent entre Nicolas Goupil et ses deux cousins. Pouvons-nous présumer que Nicolas est le cousin germain de Guillaume et le petit-cousin de Mathieu? À tout le moins, nous savons maintenant qu’ils sont bel et bien parents.
Le nom de Nicolas est repéré pour la première fois dans les registres paroissiaux en date du 10 juillet 1642, à Sillery, lors du baptême d’une Amérindienne de Tadoussac, Anne Gertrude, dont le nom de la mère est Ouabanakikoue. Mathieu Hubou a également été le parrain d’un Amérindien à son arrivée en Nouvelle-France.
Nous retrouvons ensuite Nicolas à Québec le 28 septembre 1648 où il agit comme témoin lors de deux mariages; celui d’Urbain Tessier et de Marie Archambault, et celui de Paul Chalifou et de Jacquette Archambault. Un an plus tard, jour pour jour, toujours à Québec, il sera témoin au mariage de son cousin, Mathieu Hubou, et de Suzanne Betfer.
Hormis pour ce qui est de son propre mariage, à Québec, le 17 octobre 1650, et du baptême de ses deux filles, Anne et Françoise, les 8 mars 1653 et 13 février 1655, à Sillery, nous ne retrouvons aucune autre mention de Nicolas dans les registres catholiques.
Si nous ne connaissons pas la date de décès de Nicolas, nous avons tout de même une idée du moment de sa disparition. Il était présent au baptême de sa fille Françoise le 13 février 1655 et sa veuve se remarie à Jean Denys le 30 août de la même année.
En 1651, les Jésuites avaient concédé une terre à Nicolas Goupil sur le « grand fleuve Saint-Laurent » dans la seigneurie de Sillery, sur la route Saint-Xavier. Sur le document est inscrit « maintenant Jean Denys » qui est le second époux de Marie Pelletier.
Certains sites indiquent un âge approximatif pour Nicolas Goupil sans toutefois citer aucune source. Je n’ai, jusqu’à maintenant, trouvé aucun document fournissant un quelconque indice sur son âge. S’il y a lieu, je publierai une mise à jour.