Les Dossiers Bangle : #13 | Jacob et Jean devant les tribunaux

BANQ« DISTRICT DE MONTRÉAL }

Le 30 Jour de Janvier 1789

Jacob Schmith, Demandeur
Jean Bengles
Thomas Isbustes, Défendeurs

Le Demandeur poursuit le Défendeur pour la Somme de trois Livres Dix Schellins Dus pour Espèce à Lui prêtée, laquelle dite Somme, quoi qu’il lui ait souvent demandé, lui reste dûe, pourquoi le Demandeur requiert Jugement.


GEORGE TROIS, Par la Grace de Dieu, Roi de la Grande-Bretagne, de France & d’Irlande, Défenseur de la Foi, &c. &c. &c.

À Jean Bengles }
Thomas Isbustes } Défendeur dans l’Action

Il vous est enjoint & ordonné de payer au Demandeur, la Somme de trois Livres Dix Schillings exprimée dans la Déclaration de l’autre part, ensemble celle de trois schellings pour le montant des frais ; ou de comparoître, soit en personne, ou par quelqu’un chargé de votre pouvoir, pardevant les Juges de notre Cour des Plaidoyers Communs, en la Chambre d’Audience, à terre Bonne le 12e fév à Dix Heures du matin, auquel Jour, le contenu de la Demande faite contre vous dans ladite Déclaration sera entendu & jugé définitivement ; faute de quoi vous serez condamné par Défaut. TEMOIN l’Honorable hertelle de […]ville Ecuyer, un des Juges de notre dite Cour, le 30 jour de Janv 1789 en la 29e Année de notre règne.

À un Huissier à Signifier le Présent.

Je, Huissier soussigné, certifie avoir signifié & laissé copie du présent Ordre au Défendeur, en parlant à sa femme le 30 Janvier 1789.
(signé) P. Laforce
Huissier »

IMG_4874 copie


Grâce à l’index de la base de données Thémis disponible, entre autres, à la Société de généalogie canadienne-française et à BANQ Vieux-Montréal, j’ai pu consulter des documents vraiment intéressants qui me seront très utiles pour compléter mon arbre généalogique. Et comme vous pouvez le constater, les noms de Jacob Schmidt et de Jean Bangle ne m’ont pas échappé!

La Cour des plaidoyers communs était l’équivalent de la Cour des petites créances d’aujourd’hui. À l’époque, en plus de tenir des audiences à Montréal, la Cour faisait deux tournées par année, une en hiver, l’autre en été, dans des localités près de Montréal, comme Terrebonne et L’Assomption. Elle s’y arrêtait le temps d’une journée et y entendait les causes locales. Comme tout le monde sans exception était convoqué à dix heures du matin, j’imagine l’ambiance effervescente des lieux, tout un chacun s’employant à raconter son histoire à ses voisins en attendant son tour. Était même présent ce jour-là, pour une affaire de salaire impayé, un certain Joseph Tourville, peut-être mon arrière-arrière-arrière-grand-père! Je serais bien curieuse de savoir dans quel bâtiment se tenaient ces audiences à Terrebonne.

Nous savons donc que Jean Bangle était présent à l’audience, car dans les procès-verbaux, on mentionne que les défendeurs ont confessé et que le juge leur a accordé un délai de six semaines pour rembourser la somme due. On peut en déduire qu’il y a eu règlement, puisqu’il n’y a aucune autre mention de cette affaire par la suite.

À peine une douzaine de jours après cette audience, Josephte Allaire, épouse de Jean Bangle, donnait naissance à leur fille Marie-Dorothée. Et environ un mois plus tard, le 10 mars 1789, Jean faisait l’achat d’un terrain à Terrebonne. Il a donc acquis une propriété avant son père, Adam, qui, lui, achètera une maison seulement en 1792.

Jean Bangle a conclu quelques transactions avant de quitter la région de Terrebonne au début du XIXe siècle. Nous examinerons tout cela dans deux semaines.


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