52 ancêtres en 52 semaines : #14 Matilda Tourville (née LaQuire) (1847-après 1886)

Je ne peux écrire mon article sur Nettie Tourville, l’une des enfants de Charles et de Sophie Arpajou, sans raconter le long parcours qui m’a mené à Matilda Laquire (1847-?).

Il ne faut jamais abandonner.

Habituée à la mine de renseignements généalogiques que l’on trouve dans les registres paroissiaux du Québec, je ne savais pas trop comment m’y prendre pour trouver le nom de famille et les parents de Matilda, l’épouse de Louis Tourville.

Voilà toute l’information dont je disposais :

  • En 1866, Matilda a fait baptiser sa fille à l’église catholique de St. Patrick, à Chateaugay, dans l’État de New York. Son nom de jeune fille serait Sequin.
  • On la retrouve dans le recensement américain de 1880. Elle est l’épouse de Louis Tourville et vit à Grand Haven, au Michigan. Elle serait née aux environs de 1847 au Vermont et ses parents seraient tous les deux nés en Pennsylvanie.

Il ne faut jamais abandonner je vous dis.

Je ne sais pas pourquoi mais cette histoire de parents nés en Pennsylvanie, ça ne collait pas. D’une part, son nom, Sequin, aurait bien pu être Seguin ou Séguin, un nom très courant au Québec. D’autre part, Louis ayant combattu dans la Guerre civile, il aurait pu la rencontrer près de Washington, DC, en Virginie ou même en Pennsylvanie.

Que faire alors?

J’ai tout d’abord consulté le microfilm de la paroisse St. Patrick pour m’assurer qu’il n’y avait pas erreur de transcription. Pas du tout en fait. J’ai donc cherché des Sequin et des Seguin au Vermont, en espérant la retrouver dans les recensements de 1850 ou 1860. Rien.

Lizzie, fille de Louis et de Matilda, est décédée à l’âge de un an à Grand Haven en 1869. Aucun nouvel indice de ce côté. J’ai ensuite tenté de retrouver la trace de leurs deux filles Jennie et Clarissa après 1880. Ah! le grand vide de 1880-1900 en raison de la perte du recensement de 1890 aux États-Unis! J’ai trouvé un mariage pour Clarissa Tourville et Edward Palmer en 1886 à Grand Haven mais pas d’autres renseignements à part la confirmation que Matilda était toujours vivante en 1886 puisqu’elle était l’un des témoins au mariage. J’ai bien trouvé un Edward Palmer dans le recensement américain de 1900 mais il était marié à une autre femme. Était-ce bien le même? En effet puisque j’ai trouvé un deuxième mariage pour Edward en 1892 et que son avis de décès confirme qu’il est bien le même Edward Palmer qui a épousé Clarissa. La famille Palmer était originaire du comté d’Allegan au Michigan et j’ai trouvé des documents concernant le terrain que la famille possédait dans un cimetière là-bas mais pas de trace de Clarissa.

En passant, j’en suis toujours au point mort pour Clarissa Tourville Palmer.

La chance m’a enfin souri lors de mon premier voyage à Salt Lake City. En consultant les microfilms du comté d’Ottawa au Michigan, j’ai trouvé la naissance de Clarissa en 1869 (pas de nom de jeune fille de la mère) et j’ai trouvé un mariage pour une Jennie Lovill et un Marine Kamphout en 1883. Le « L » de Lovill pouvant aussi être un « T », j’ai décidé de suivre la piste de ce couple que j’ai trouvé dans le recensement de 1900. Je leur ai aussi trouvé des enfants nés dans le comté d’Ottawa dont les prénoms correspondaient à ceux trouvés dans le recensement.Je n’avais aucune preuve que cette personne était bien la fille de Louis et de Matilda mais je n’avais pas vraiment d’autres pistes à suivre.
J’ai donc fait des recherches sur Jennie ou Mary Jane (variation de son prénom) jusqu’au recensement de 1930 à Wyandotte, près de Detroit où elle habitait avec sa fille. Marinus Kamhout est décédé en 1906 et j’ai retrouvé les enfants de Marinus en 1910 avec leur mère désormais remariée, toujours au Michigan. En 1920, Mary Jane reprend le nom de Kamhout. Dieu sait comment s’est terminé ce deuxième mariage?

La chance m’a de nouveau souri lorsque j’ai découvert le site Web de la bibliothèque Louttit à Grand Haven. Une dame d’une incroyable gentillesse m’a envoyé des articles de journaux (ils n’étaient pas en ligne à l’époque) ainsi qu’un document provenant du cimetière. Le lot de la famille indique une date de décès pour Mary Jane! Mais… rien dans les journaux de Grand Haven même si elle a été inhumée là en 1953.

J’ai même commandé un microfilm par le biais de la BANQ sur un journal de Detroit (un de ses fils y est décédé) et je n’ai rien trouvé.

Est-ce que je vous ai déjà dit que je n’ai jamais trouvé PERSONNE dans les répertoires de maisons funéraires? Au cours d’un voyage ultérieur à Salt Lake City, je déambulais entre les rayons de la bibliothèques où sont les livres concernant le Michigan et je trouve le répertoire d’une maison funéraire de Wyandotte. Je l’ai ouvert et j’ai failli lâché un cri (en fait je crois que j’ai vraiment crié)!

La voilà, Mary Jane Kamhout.Il s’agissait seulement d’un index mais, coup de chance, le volume comportant le certificat de funérailles était également sur les rayons. Ce certificat est pratiquement identique à un certificat de DÉCÈS.

Hummm! Père : Louis Detourville. Mère : Matilda LaQuire.D’où sort-il ce patronyme? J’étais si excitée que j’ai pratiquement couru jusqu’à un ordinateur pour faire une recherche sur Ancestry sur les Laquire. Première chose que je remarque, souvent le nom Laquire est corrigé par les utilisateurs pour Lécuyer. Je vois également Saquire corrigé pour Laquire.  Humm! Saquire et moi j’ai Sequin. J’ai donc suivi la piste des Lécuyer mais sans succès.

J’ai changé de stratégie et décidé de consulter les microfilms sur les naissances, mariages et décès du Vermont et y chercher le nom de Laquire. J’en ai trouvé qui vivaient à Ferrisburgh où les Tourville ont vécu au Vermont à cette même époque. Intéressant.

J’y ai trouvé une Matilda Laquire mariée à un Lewis Covill (mon deuxième cri de la journée). Rappelez-vous que quelquefois les Tourville utilisaient le nom de Courville dans les registres paroissiaux.

Matilda était la fille de Mitchell Laquire et de Mary German.J’ai trouvé deux autres mariages pour des enfants du même couple. Je n’ai pas pu trouver la famille dans les recensements. Ils sont venus aux États-Unis après 1850 et ils ne sont pas dans le recensement canadien de 1851. J’ai quand même trouvé Matilda, vivant seule, en 1860 au Vermont.

Comme je ne trouvais plus rien sur les Laquire, j’ai décidé de chercher les Germans. Hummm! Était-ce plutôt des Lallemand? Non plutôt St-Germain. Après plusieurs recherches, je les ai retrouvés au Québec ainsi que dans le répertoire de St. Mary’s de Burlington. Et là, victoire! Le nom est Lequin ou Lequien.

Après ça, tout est devenu facile.

Michel Lequin a épousé Marie-Louise St-Germain le 3 novembre 1840, à Marieville, au Québec. Mathilde est née le 13 mai 1847 au Mont-St-Grégoire. Michel est décédée à Farnham en 1855, les registres indiquant qu’il vivait aux États-Unis. Mary German s’est peut-être remarié mais je n’en suis pas certaine, j’ai perdu sa trace.

Comme je l’ai mentionné, la dernière trace de Matilda Laquire Tourville remonte à un document de 1886, soit dans les registres de mariage pour celui de sa fille Clarissa. Je n’abandonnerai jamais. Je suis certaine qu’un de ces jours, je la retrouverai, même si son nom n’est pas dans les registres du Michigan, du Minnesota ou même du Vermont. Bien sûr, j’ai déjà vérifié les avis de décès de sa soeur et son frère, sans succès.Mais mon meilleur coup dans toute cette histoire c’est d’avoir trouvé un document concernant la naissance d’un enfant nommé German. Son père était Joseph German et sa mère, Nettie TOURVILLE. Qui était cette Nettie?!

Je me suis soudain rappelé qu’il y a plusieurs années, quelqu’un m’avait mentionné dans le livre des Tourville écrit par Clarence Tourville, Sophie Tourville était mentionnée comme étant mariée à Joseph St-Germain. Je n’ai jamais trouvé ce couple et comme plus tard j’ai identifié Joseph Giguère comme étant le mari de Sophie, j’ai pensé que Clarence Tourville avait commis une erreur. Une erreur, oui, MON erreur.

Qui était cette Nettie? La réponse bientôt dans l’article #15!


 

52 ancêtres en 52 semaines est un défi lancé par Amy Johnson Crow. Pour en savoir plus, cliquez sur l'image (site en anglais).

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