Enquêtes généalogiques au Missouri et en Illinois #1 : Charles Tourville et Émilie Rousselle

Vous connaissez depuis longtemps ma passion pour les Tourville du Missouri. La quête des dates et lieux de décès des deux filles de Charles Tourville et d’Émilie Rousselle s’est transformée en un projet de recherche étendu et captivant — une véritable obsession.

Charles Tourville est l’aîné de Toussaint Tourville père, notre voyageur ayant quitté Lachenaie, au Québec, en 1790, et qui a épousé Marie-Reine Calvé le 4 février 1799, à Florissant, au Missouri, où le couple a résidé par la suite. Charles y est né le 6 mars 1800.

Émilie Rousselle est l’aînée de Pierre Rousselle et de Françoise Gagné. Le couple s’est marié le 12 janvier 1803, à Florissant également, lieu de naissance d’Émilie le 27 septembre 1803.

Il y a quelques années, j’avais raconté le « scandale » qu’avait causé le mariage de Charles et d’Émilie ayant eu lieu le 11 février 1822, à l’église catholique de St. Ferdinand, à Florissant. Selon les registres, le couple aurait eu quatre enfants — cinq, si l’on considère l’enfant décédé en 1822 et dont j’ai fait mention dans mon article de 2015.

Ces quatre enfants, tous nés à Florissant et baptisés à l’église catholique de St. Ferdinand, sont les suivants :

[Le texte en italiques est de moi et a été ajouté pour faciliter la compréhension.]

  • Charles, né à 8 heures, dans la matinée du 23 juillet 1823, décédé immédiatement après son baptême.
  • Lucille, née le 2 octobre 1824, baptisée six jours plus tard. Son parrain est Pierre Tourville, oncle paternel, et sa marraine est Sophie Rousselle, tante maternelle.
  • Silvanye (plus tard, Silvina, Silvania, ou autres variantes), née le 13 août 1826 et baptisée deux jours plus tard. Son parrain est Alexis Chaput, et sa marraine est Louise Tourville, sa tante paternelle.
  • Charles, né le 18 juillet 1829, baptisé le lendemain. Son parrain est Jacob Foster, mari de Sophie Rousselle, sa tante maternelle, et sa marraine est Véronique Caïou, épouse de Toussaint Tourville fils, son oncle paternel. Charles est décédé le 7 décembre 1829 à St. Ferdinand.

Je tape cette information et je réalise que tous les ingrédients de mon enquête s’y trouvent. Je pense, tout particulièrement, à ce Jacob Foster. J’ignorais complètement qui il était à l’époque.

Qu’est-ce que je sais au juste sur la vie de Charles, d’Émilie et de leurs deux filles, Lucille et Sylvina?

Selon le recensement américain de 1830, Charles et sa famille vivaient dans l’agglomération de Saint Louis. Parmi ses voisins, on compte son frère Louis et sa femme Helena Ouvre, ainsi que son beau-frère Louis Rail et son épouse Louise Tourville. Son frère Toussaint fils et sa femme Véronique, de même que Sophie Rousselle et son mari Jacob, vivaient plutôt dans le Lower Ward de la ville de Saint Louis.

Le 27 juillet 1838, l’aînée Lucille, alors âgée de 13 ans, a épousé Paschal Payan dit Saint-Onge, à l’église catholique de St. Ferdinand, à Florissant. Elle a donc quitté le foyer familial cette année-là. Ils ont disparu de la région de Saint Louis après leur mariage.

En 1840, la famille est à St. Ferdinand. Encore une fois, Louis Tourville n’habite pas très loin. Toussaint Tourville père et Toussaint Tourville fils décèdent en 1832, victimes de l’épidémie de choléra. Louis Rail et sa femme Louise Tourville se sont établis en Illinois, dans le comté de St. Clair, tout juste en face de Saint Louis, sur l’autre rive du Mississippi. Sophie Rousselle est portée disparue. Nous savons néanmoins qu’elle s’est mariée à Amable Latour à l’église catholique de Saint Louis en 1835 — ce qui situe le décès de Jacob, son premier mari, au plus tard cette année-là.

En 1850, Charles et sa femme Émilie habitent le First Ward de la ville de Saint Louis, avec leur fille Sylvina et leur neveu Charles désormais orphelin (ses parents Toussaint Tourville fils et Véronique Caillou sont décédés).

Pour les années suivantes, seuls deux événements semblent avoir été documentés : le décès d’Émilie, en 1863; et la présence de Charles (date de décès inconnue) à un procès au milieu des années 50 concernant une terre donnée à Sylvina et son mari William D. Peterson, mariés le 30 septembre 1850, dans la ville de Saint Louis.

Il s’agit en réalité du véritable début de mon enquête. J’ai tenté pendant des décennies de retrouver Sylvina et son mari dans les recensements américains ; en vain. J’ai frappé un mur, comme on dit. En fait, c’est alors que je cherchais ces derniers que j’ai découvert où étaient passés Lucille et son mari.

Cependant, pour essayer de démêler cette histoire, que je qualifierais d’embrouillée, je dois d’abord vous présenter Sophie Rousselle, la soeur d’Émilie, dans un prochain article. Demeurez aux aguets!