Trésor des archives du Missouri : Pettis County Museum | Registres du Dr Antoine François Saugrain

Alors que j’explorais le site Web Missouri Digital Heritage (un de mes favoris, je l’avoue), j’ai fait une découverte des plus fascinantes : les registres d’un médecin français, Antoine François Saugrain (1763-1820), qui a pratiqué la médecine à Saint-Louis, au Missouri au début du XIXe siècle. Continuer la lecture

Véronique Tourville Roland (née Caillou) (~1812-1841)

Lorsque je consulte les arbres publics de membres sur Ancestry au sujet de Véronique Caillou, la plupart de ces arbres ne donnent pas le nom de ses parents et indiquent qu’elle est née en 1813.

D’autres lui attribuent plutôt François Thomas Caillou et Marie-Eugénie Harpin pour parents, et mentionnent qu’elle est née le 3 juin 1813.

Enfin, ailleurs, on la retrouve sans parents, mais toujours avec le 3 juin 1813 comme date de naissance.

Je pense que ces membres pourraient avoir été induits en erreur.

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Des faits (pas si) divers : « Il a pris la mauvaise malle », mettant en vedette Joseph T. Tourville

St. Louis Post-Dispatch, le dimanche 1er septembre 1901, page 6


IL A PRIS LA MAUVAISE MALLE

M. Tourville quitte la maison de son fils marié

ET QUAND IL A EU BESOIN D’UNE CHEMISE ?

Bien, il a ouvert la malle à l’aide d’une hache, a découvert qu’elle était pleine de lingerie et a répondu à une petite annonce.


Toute cette histoire a commencé mercredi dernier lorsque grand-père Tourville a décidé de quitter la maison de son fils, C. B. Tourville, habitant au 4719 Greer Avenue, pour aller s’installer au centre-ville. Continuer la lecture

52 ancêtres en 52 semaines : #9 Oneida Tourville (née Alexander) (~1866-?)

Le St. Louis Daily Globe-Democrat n’a pas fini de livrer ses secrets. Heureusement pour moi, car Oneida Alexander est une autre de ces personnes difficiles à cerner en l’absence de recensement entre 1880 et 1900.

On sait qu’Oneida a épousé Peter D. Tourville à St-Louis, au Missouri, le 18 mai 1881. Chose certaine, ce couple a eu au moins une fille, Lillie M. Tourville, étant donné que celle-ci a épousé, le 19 mars 1903, Julius B. Seitz, à Belleville dans le comté de St-Clair, en Illinois. Nous, Canadiens-français, oublions souvent que le divorce était chose possible aux États-Unis à cette époque. J’avais donc supposé qu’Oneida était décédée avant juillet 1891, moment auquel Peter D. Tourville a un enfant avec sa deuxième épouse, Lockie Wadkins (date et lieu de mariage inconnus).

Voilà pourquoi le St. Louis Daily Globe-Democrat se révèle une source inestimable. À la lecture de tous les articles, il n’est pas difficile d’en déduire que l’union d’Oneida avec Peter a été plutôt tumultueuse, c’est le moins qu’on puisse dire. Le 3 mai 1886, Peter Tourville est arrêté pour avoir battu sa femme, tel que l’indique l’article ci-après :

1886 05 04 p10 peter touville arested

St-Louis Daily Globe-Democrat, 4 mai 1886, p. 10 – TRADUCTION : Peter Tourville a été arrêté hier pour avoir battu sa femme, et a été mis en cellule au poste de police. Son procès aura lieu aujourd’hui.

En août 1886, Oneida demande le divorce. Veuillez noter que le mariage a eu lieu en 1881 et non en 1871.

1886 st louis daily globe-democrat 7 aug 1886 p6 oneida tourville divorce

St. Louis Daily Globe-Democrat, 7 août 1886, p. 6 – TRADUCTION : Mme Oneida Tourville a intenté, à la Cour municipale, une poursuite en divorce contre son mari, Peter D. Tourville, l’accusant entre autres de cruauté. Ils s’étaient mariés en 1871.

Il semble bien que tout n’était pas terminé pour nos deux tourtereaux puisqu’en mars 1887, la police effectuant une perquisition à leur domicile, elle y récupère des marchandises volées par Peter Tourville. Peter est alors emmené par les policiers et mis en état d’arrestation.

1887 03 12 p8 theft

St. Louis Daily Globe-Democrat, 12 mars 1887, p. 8 – TRADUCTION : Hier, lors d’une visite au domicile de Mme Tourville, le détective James a mis la main sur de nombreux biens volés chez Louis Olivy en octobre dernier. Tourville, accusé du vol, a été mis en prison.

Le mois suivant, Peter Tourville plaide coupable et est condamné à un an d’emprisonnement. Il purgera sa peine au pénitencier de Chester, en Illinois.

1887 04 01 p11 Peter Tourville guilty

St. Louis Daily Globe-Democrat, 1er avril 1887, p. 11 – TRADUCTION : Peter Tourville a plaidé coupable hier au Circuit Court à une accusation de vol et a reçu une sentence d’emprisonnement d’un an à purger au Penitentiary; […]

1887 04 02 p15 prison tourville

St. Louis Daily Globe-Democrat, 2 avril 1887, p. 15 – TRADUCTION : Le shérif Ragland a conduit hier les prisonniers suivants au Chester Penitentiary : Peter Tourville, un an; […]

Un mois plus tard, en mai 1887, Oneida demande le divorce, pour de bon cette fois. J’ai découvert qu’Oneida s’était remariée le 25 octobre 1888 à Thomas Henry Smith, à East St. Louis, en Illinois.

1887 05 05 p9 belleville oneidy tourville

St. Louis Daily Globe-Democrat, 5 mai 1887, p. 9 – TRADUCTION : […] Mme Oneida Tourville a entamé des procédures de divorce contre son mari, Peter Tourville, avec qui elle est mariée depuis le 18 mai 1881, aux motifs que ce dernier ne réussit pas à la faire vivre convenablement et qu’il purge une peine d’emprisonnement pour vol, à Chester, Illinois.

Cette découverte m’a permis de connaître le nom de ses parents : A. Enoch Alexander et Nancy Moor dont le mariage est célébré le 14 juillet 1859, dans le comté de Franklin, au Missouri. Voici un extrait du recensement américain de 1870 pour la ville de Central, dans le comté de Franklin, au Missouri.

Recensement américain de 1870 pour la ville de Central comté de Franklin, MO

Recensement américain de 1870 pour la ville de Central comté de Franklin, MO

Recensement américain de 1880 pour la ville de St-Louis, MO

Recensement américain de 1880 pour la ville de St-Louis, MO

Oneida serait donc née aux environs de 1866, ce qui, par conséquent, voudrait dire qu’en 1880, elle aurait été âgée d’à peine 14 ans et non 16, lorsqu’elle travaille en tant que servante dans une résidence à East St. Louis. Je n’ai retracé aucun des autres membres de sa famille. C’est probablement dans cette ville qu’elle a rencontré Peter Tourville puisqu’ils se sont mariés à St-Louis, au Missouri, au cours de l’année suivante.

Oneida est introuvable dans le recensement américain de 1900 sous le nom de Smith, mais au cours de mes recherches, je me suis souvenue d’un article de journal qui avait attiré mon attention, il y a des années de cela. Cet article concernait une certaine Zelda Tourville, âgée de 15 ans, aussi connue sous le nom de Smith. Est-ce que cette Zelda Tourville serait la fille aînée de Peter et d’Oneida? Encore une fois, lors de ma lecture, j’ai présumé que le premier mari d’Oneida était décédé, mais ce n’est pas mentionné dans l’article. Je ne sais pas si Peter est le père de tous les enfants d’Oneida. Nous savons par contre que Lillie M. est bien sa fille, mais elle aussi disparaît après son mariage en 1903. Julius Seitz semble avoir épousé une autre femme avant 1920 (année du recensement). Décès ou divorce?

Voici donc les deux articles :

zelda part I

zelda part II

St. Louis Republic, 16 mars 1897, p. 6 - TRADUCTION : Chagrin d’amour. Dépitée, Zelda Tourville a pris une dose de morphine - Elle a reçu son congé de l’hôpital. Le suicide chez les enfants est-il en voie de devenir banal en cette fin de siècle? Cette hypothèse semble cautionnée par la tentative de suicide de Zelda Tourville, peu de temps après celle de la petite Lizzie McDonad. Zelda Tourville, aussi connue sous le nom de Zelda Smith, a pour sa part, au moins atteint l’âge « vénérable » de 15 ans avant de conclure que la vie était insoutenable. Elle n’avait apparemment jamais entendu parler de l’histoire de Lizzie McDonald, ce qui lui évite d’être accusée d’avoir agi par effet d’imitation, ou encore que l’on soupçonne qu’elle soit victime d’une épidémie morbide. Zelda est l’aînée des trois enfants de Mme Smith, dont le premier mari, le père de Zelda, se nommait Tourville. Tous les quatre vivent dans un sous-sol misérable, sale, exiguë et bruyant, éclairé par une seule lampe, situé au 1111 North Thirteenth Street. Un unique lit servant à toute la famille, un poêle fonctionnant à l’essence, une table et un bureau, au mur, une lithographie représentant le World’s Fair. Le tout, incluant quelques chaises cassées, leur tenait lieu de mobilier. Dimanche après-midi, toute la famille (incluant la mère et un bébé âgé de deux ans) et Babe Dugan, un copain de Zelda, étaient assis autour de la table dehors et étaient occupés à embouteiller de la bière. Alors qu’ils étaient ainsi affairés, Henry Wright, commis travaillant dans le domaine de l’expédition qui était aussi le petit ami de Zelda, passât en sifflant. Zelda voulut aller le rejoindre. Ce à quoi Mme Smith, qui était opposée à ce que sa fille fréquente Wright, s’objectât. La jeune fille demandât alors la permission d’aller voir sa tante chez elle. Mme Smtih, croyant que c’était tout simplement une ruse, s’opposât de nouveau à la demande de sa fille. La jeune fille, malgré l’interdiction de sa mère, supplia alors son copain, Babe Dugan, de l’accompagner. Babe refusât et prit plutôt le parti de la mère. Devant ce fait, Zelda, se sentant opprimée par sa mère, trahie par son ami et privée de voir son amant, déclarât que la vie lui était désormais insupportable et courut de la table au bureau, en ouvrit un des tiroirs, et s’emparant d’une fiole de morphine que sa mère y conservait, en avalât la moitié. Après son geste, elle se ruât dans la rue, puis dans une scène digne d’une tragédie, elle se mit à appeler son amant « Henry! Je viens de m’enlever la vie ». Mais, comme c’est souvent le cas, son sacrifice dramatique n’a pas été apprécié, et Henry s’éloigna d’un pas calme. Il était évident qu’il ne désirait pas faire une scène. Tout était perdu pour Zelda. Cependant, elle n’allait pas fuir ses problèmes si aisément, Mme Smith et les voisins courant frénétiquement en appelant à l’aide, une ambulance a été appelée et la jeune fille ayant maintenant perdu connaissance fut transportée au City Hospital, où on lui fit subir un lavement d’estomac et on lui administra un antidote. Ces traitements lui sauvèrent la vie. Elle vit, elle est plus triste mais plus expérimentée car elle a déclaré que l’homme perfide n’aura plus jamais sa confiance. Elle a reçu son congé de l’hôpital hier.

St. Louis Republic, 16 mars 1897, p. 6 – TRADUCTION : Chagrin d’amour. Dépitée, Zelda Tourville a pris une dose de morphine – Elle a reçu son congé de l’hôpital. Le suicide chez les enfants est-il en voie de devenir banal en cette fin de siècle? Cette hypothèse semble cautionnée par la tentative de suicide de Zelda Tourville, peu de temps après celle de la petite Lizzie McDonad. Zelda Tourville, aussi connue sous le nom de Zelda Smith, a pour sa part, au moins atteint l’âge « vénérable » de 15 ans avant de conclure que la vie était insoutenable. Elle n’avait apparemment jamais entendu parler de l’histoire de Lizzie McDonald, ce qui lui évite d’être accusée d’avoir agi par effet d’imitation, ou encore que l’on soupçonne qu’elle soit victime d’une épidémie morbide. Zelda est l’aînée des trois enfants de Mme Smith, dont le premier mari, le père de Zelda, se nommait Tourville. Tous les quatre vivent dans un sous-sol misérable, sale, exiguë et bruyant, éclairé par une seule lampe, situé au 1111 North Thirteenth Street. Un unique lit servant à toute la famille, un poêle fonctionnant à l’essence, une table et un bureau, au mur, une lithographie représentant le World’s Fair. Le tout, incluant quelques chaises cassées, leur tenait lieu de mobilier. Dimanche après-midi, toute la famille (incluant la mère et un bébé âgé de deux ans) et Babe Dugan, un copain de Zelda, étaient assis autour de la table dehors et étaient occupés à embouteiller de la bière. Alors qu’ils étaient ainsi affairés, Henry Wright, commis travaillant dans le domaine de l’expédition qui était aussi le petit ami de Zelda, passât en sifflant. Zelda voulut aller le rejoindre. Ce à quoi Mme Smith, qui était opposée à ce que sa fille fréquente Wright, s’objectât. La jeune fille demandât alors la permission d’aller voir sa tante chez elle. Mme Smtih, croyant que c’était tout simplement une ruse, s’opposât de nouveau à la demande de sa fille. La jeune fille, malgré l’interdiction de sa mère, supplia alors son copain, Babe Dugan, de l’accompagner. Babe refusât et prit plutôt le parti de la mère. Devant ce fait, Zelda, se sentant opprimée par sa mère, trahie par son ami et privée de voir son amant, déclarât que la vie lui était désormais insupportable et courut de la table au bureau, en ouvrit un des tiroirs, et s’emparant d’une fiole de morphine que sa mère y conservait, en avalât la moitié. Après son geste, elle se ruât dans la rue, puis dans une scène digne d’une tragédie, elle se mit à appeler son amant « Henry! Je viens de m’enlever la vie ». Mais, comme c’est souvent le cas, son sacrifice dramatique n’a pas été apprécié, et Henry s’éloigna d’un pas calme. Il était évident qu’il ne désirait pas faire une scène. Tout était perdu pour Zelda. Cependant, elle n’allait pas fuir ses problèmes si aisément, Mme Smith et les voisins courant frénétiquement en appelant à l’aide, une ambulance a été appelée et la jeune fille ayant maintenant perdu connaissance fut transportée au City Hospital, où on lui fit subir un lavement d’estomac et on lui administra un antidote. Ces traitements lui sauvèrent la vie. Elle vit, elle est plus triste mais plus expérimentée car elle a déclaré que l’homme perfide n’aura plus jamais sa confiance. Elle a reçu son congé de l’hôpital hier.

St. Louis Republic, 3 avril 1897, p. 6 - TRADUCTION : Encore Zelda Tourville. Zelda Tourville, la jeune fille de 15 ans ayant fait les manchettes récemment lors de sa spectaculaire tentative de suicide causée par un intense chagrin d’amour, est hospitalisée à nouveau au City Hospital, ayant tenté encore une fois de s’enlever la vie. Il y a deux jours, elle a été envoyée au Bethsada Home à la demande de sa mère, qui espérait non seulement mettre fin à la relation qui avait repris de plus belle entre Zelda et Henry Wright, mais également de lui faire perdre l’habitude de la cigarette, à laquelle elle était maintenant devenue accro. Hier, ayant eu droit à seulement une cigarette, elle a supplié et imploré qu’on lui en donne d’autres, mais en vain. Elle alors tenté de se jeter par le fenêtre du deuxième étage. Elle a été secourue à temps et transférée au City Hospital pour y être mise en observation quant à sa santé mentale.

St. Louis Republic, 3 avril 1897, p. 6 – TRADUCTION : Encore Zelda Tourville. Zelda Tourville, la jeune fille de 15 ans ayant fait les manchettes récemment lors de sa spectaculaire tentative de suicide causée par un intense chagrin d’amour, est hospitalisée à nouveau au City Hospital, ayant tenté encore une fois de s’enlever la vie. Il y a deux jours, elle a été envoyée au Bethsada Home à la demande de sa mère, qui espérait non seulement mettre fin à la relation qui avait repris de plus belle entre Zelda et Henry Wright, mais également de lui faire perdre l’habitude de la cigarette, à laquelle elle était maintenant devenue accro. Hier, ayant eu droit à seulement une cigarette, elle a supplié et imploré qu’on lui en donne d’autres, mais en vain. Elle alors tenté de se jeter par le fenêtre du deuxième étage. Elle a été secourue à temps et transférée au City Hospital pour y être mise en observation quant à sa santé mentale.

J’ai fouillé un peu plus loin et j’ai aperçu le nom de Zelda Smith dans l’index des avis de décès en ligne sur le site de la St. Louis Public Library. Il y est mentionné de se reporter à l’entrée de Lillie Mae O’Brien pour 1943. Il ne me faut que quelques secondes de recherches sur le site des archives du Missouri pour retracer le certificat de décès me confirmant que Lillie Mae O’Brien, née le 22 février 1882, est bien la fille de Peter et d’Oneida, et qu’elle est l’épouse de Thomas O’Brien. De plus, la personne qui fournit les renseignements sur le certificat se nomme Mme Onedia McNulty. Je trouve cette personne dans les recensements américains de 1920, 1930 et 1940 à St-Louis au Missouri. Onedia est née en 1895. D’après l’un de ces recensements, elle vit avec Francis Smith, son neveu, né vers 1914. On peut donc présumer que les trois enfants mentionnés dans l’article sont Lillie Mae alias Zelda, un enfant de sexe masculin et Onedia Smith, qui a épousé William McNulty entre 1910 et 1920. En 1910, Onedia Smith purge une peine à la St. Louis Industrial School, un pénitencier pour jeunes délinquants.

J’ignore de ce qui a pu advenir d’Oneida Alexander Tourville Smith! Vous avez une idée? Votre aide sera appréciée!

 

52ancestors-2015

 

 

52 ancêtres en 52 semaines : #7 Susan Tourville (née Stout) (1837-1915) ou « Aime ta voisine comme toi-même »

Le thème de l’Amour proposé par Amy Johnson Crow pour la semaine de la St-Valentin, dans le cadre de son défi 52 ancêtres en 52 semaines (oui, je sais, j’ai pris du retard!), m’a fait penser à deux petits articles que j’ai lus dans le St. Louis Globe-Democrat lors de mon séjour à la bibliothèque de Salt Lake City en novembre dernier.

Les deux articles concernent Susan Stout, l’épouse de Joseph T. Tourville, qui a eu, devant chez elle, une « petite » dispute avec une voisine en mars 1883, à St-Louis, au Missouri.

Vous en trouverez la traduction ci-dessous. Certaines expressions étaient nouvelles pour moi mais même si je n’en ai pas trouvé la signification sur Internet, j’en devine facilement le sens! La généalogie nous permet d’en apprendre tous les jours!

Bonne lecture! L’histoire ne dit pas si elles se sont adressé de nouveau la parole après cela. 😉

st. louis democrat tuesday march 20 1883

St. Louis Globe-Democrat, 20 mars 1883, p. 12

 

Traduction : Litiges insolites passés devant les juges —
Un mandat plutôt singulier a été fait sous serment hier devant le juge Smith.  Mme J.R. Ryan et Mme J. Tourville, des voisines, habitent toutes deux Fourteenth Street près de Cass Avenue.  Vendredi dernier, alors que Mme Ryan et Mme Molly Curley s’affairaient à la lessive dans la cour, Mme Tourville est sortie elle aussi à l’extérieur et se mit à secouer son tapis.  Ce comportement provoqua la colère de la vaillante Mme Ryan qui somma alors sa voisine de cesser ses agissements.  Quant à Mme Tourville, ne semblant avoir d’autre envie que d’envenimer les choses, après être retournée chercher un balai, elle se mit à balayer la cour.  Mme Ryan retroussa subitement ses manches et, sans plus de formalités, se rua sur sa persécutrice qui, dans ce que l’on pourrait qualifier de jargon local, la traita de « the father of a butin ».  Inquiète à l’idée de se faire arrêter elle aussi, son amie Mme Curley, prit tout le monde de court en allant tout de go prêter serment devant le juge, ce qui permit l’émission d’un mandat d’arrêt pour coups et blessures contre Mme Ryan.


 

st louis democrat wedn 21 mar 1883

St. Louis Globe-Democrat, 21 mars 1883, p. 5

Traduction : Mme J.R. Ryan, la femme ayant agressé Mme J. Tourville, sa voisine, vendredi dernier, cette dernière ayant inopportunément secoué un tapis et passé le balai pendant que Mme Ryan était à laver à la cuve à lessive, et qui a été arrêtée en vertu d’un mandat fait sous serment par son amie, Mme Curley, a comparu hier devant le juge Smyth et a plaidé coupable.  Faisant suite aux témoignages entendus, elle a été condamnée à une amende de 1 $ plus les débours.  Une autre affaire concernant Mme Ryan était alors pendante à la Court of Criminal Correction, mais n’a pas abouti.

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52 ancêtres en 52 semaines : #5 Charles B. Tourville (1857-1910)

À ceux d’entre vous qui effectuez des recherches aux États-Unis, ne trouvez-vous pas que l’absence d’un recensement en 1890 complique drôlement les choses lorsqu’une personne est née, décédée ou s’est mariée entre 1880 et 1900? Vous me direz que cela dépend de l’endroit où ils vivent (dans certains États, l’État civil est souvent inexistant) ou des autres sources disponibles.

Prenons le cas de Charles B. Tourville né le 20 mai 1857 à St-Louis, au Missouri, du mariage de Joseph Toussaint Tourville et de Susan Stout. Sa date de naissance provient du dossier de pension de son père, un vétéran de la Guerre civile. Pour le reste, j’ai dû me contenter des recensements américains de 1860, 1870, 1900 et 1910. Quels renseignements en ai-je tirés?

En 1860, la famille vivait à St-Louis et, en 1870, elle s’établissait à Canton, dans le comté de Fulton, en Illinois. Bien que ses parents et ses jeunes frères et sœurs soient revenus vivre à St-Louis en 1880, aucune information en ce qui concerne Charles. Je le retrace en 1900 à St-Louis, marié à Katherine et, en prime, quelques indices : sa femme n’a jamais eu d’enfants, ils sont mariés depuis quatre ans et Lorena, née en septembre 1885, qui vit avec le couple, est la fille de Charles. Enfin, le recensement américain de 1910 nous apprend que le couple vit à nouveau seul et qu’il s’agit d’un deuxième mariage pour Charles, le premier pour Katherine.

Assez rapidement, j’ai déniché, dans la base de données intitulée « Missouri Marriage Records » sur le site d’Ancestry, une licence de mariage pour Charles Tourville et Katherine F. Motzer. Le mariage a eu lieu le 17 septembre 1896. Aucun autre mariage n’y est répertorié relativement à Charles.

Lorsque j’étais à Salt Lake City en novembre dernier, en parcourant l’index de journaux, des pistes intéressantes m’ont été suggérées :

St. Louis Daily Globe-Democrat, 19 octobre 1881, p. 11

St. Louis Daily Globe-Democrat, 19 octobre 1881, p. 11

Traduction : Le « Recorder » a accordé une licence de mariage aux personnes suivantes : C. B. Tourville et A. Mayer […]

Tourville Amelia st louis daily globe-democrat 6 feb 1882

St. Louis Daily Globe-Democrat, 6 février 1882, page 5

Traduction : TOURVILLE – 4 février à 9 h, Mme Amelia Tourville, autrefois connue sous le nom de Mademoiselle Amelia Meyer. Le convoi funéraire partira de sa dernière demeure, au 2816 North Twelth, aujourd’hui à 9 h. Les amis de la famille sont priés d’y assister. Journaux d’Evansville, veuillez relayer la nouvelle.

   St. Louis Daily Globe-Democrat, 7 février 1882, page 10

St. Louis Daily Globe-Democrat, 7 février 1882, page 10

Traduction : Amelia Tourville, 22 ans et 7 mois, 2816 North Twelfth, consomption.

Vous rendez-vous compte à quel point les journaux m’ont aidée à obtenir plus de détails sur la période de 1880-1900? Non seulement j’y ai appris le nom de jeune fille d’Amelia, mais également son âge et la cause de son décès. Grâce à cette information, j’ai réussi à découvrir la licence de mariage alors que j’étais à Salt Lake City. Plus tard, j’ai réalisé que si je n’avais pas réussi à retracer Charles, c’était que son nom était erroné dans l’index (Toneville). Pas étonnant que je n’aie rien trouvé auparavant. Un seul détail m’agace toutefois, c’est qu’Amelia étant décédée bien avant 1885, il est impossible qu’elle soit la mère de Lorena. De plus, elle est décédée seulement quatre mois après son mariage.

Je n’en finis pas de faire des trouvailles dans ce journal de St-Louis. Tiens, tiens, voilà qu’on y publiait une autre demande de licence de mariage pour Charles en 1883 :

 St. Louis Daily Globe-Democrat, 1er février 1883, p. 12

St. Louis Daily Globe-Democrat, 1er février 1883, p. 12

Après être tombée sur Amelia Meyer et Eugenia Meyer dans le recensement américain de 1880 pour St-Louis, j’en déduis donc que Charles a épousé sa belle-sœur après le décès de son épouse.

Dans la même base de données, on y rapporte le décès de plusieurs enfants à St-Louis portant le nom de Tourville. Après avoir examiné les différents documents, j’ai réussi à déterminer qu’il s’agissait bien des enfants de Charles et d’Eugenia. Grâce à l’index des naissances du Missouri, l’annuaire de St-Louis et le nom des parents, j’ai également pu identifier les enfants suivants :

  1. Robert S., né le 3 novembre 1883, décédé le 13 juillet 1899. Il a été grièvement blessé lors des célébrations du 4 juillet. Il est mort du tétanos une semaine plus tard.
  2. Lorena E., née le 27 septembre 1885, décédée en 1964 en Californie. Elle s’est mariée à Robert Gilreath vers 1907. En 1910, elle vivait à Los Angeles. Elle n’est pas mentionnée dans l’avis de décès de son père. Peut-être n’étaient-ils pas en bons termes?
  3. Freda C., née le 8 novembre1887, décédée le 20 novembre 1889.
  4. Susan (Pearl H. à sa naissance), née le 13 juillet 1892, décédée le 17 mai 1894.
  5. Esther, née le 15 avril 1895, décédée le 22 juin 1895.

Entre 1889 et 1899, Charles a perdu quatre enfants et sa deuxième épouse, Eugenia. Esther est décédée un mois avant sa mère. Cela a dû être une période très difficile pour la famille.

Comme vous pouvez le constater, j’en sais maintenant beaucoup plus sur Charles B. Tourville même si la plupart de ces événements ont eu lieu durant la période 1880-1900. Quelle chance pour moi qu’il ait vécu à St-Louis! Sinon, peut-être n’aurais-je jamais rien su de ses premières épouses et de ses enfants.

St. Louis Post-Dispatch, 4 octobre 1910, page 11

St. Louis Post-Dispatch, 4 octobre 1910, page 11

TRADUCTION : TOURVILLE – À l’âge de 53 ans, 4 mois et 14 jours, le 3 octobre 1910 à 15 h 30, est décédé Charles V. Tourville, après une brève maladie, époux bien-aimé de Catherine P. Tourville (née Motzer), fils aîné de Susan Tourville (née Stout) et de feu Joseph T. Tourville, Mme Ida A. Lorance (née Tourville) et Chester A. Tourville. Le convoi funéraire quittera la résidence du défunt le mercredi 5 octobre à 14 h, au 1918 Montgomery. Parents et amis sont priés d’y assister.

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L’épidémie de choléra à St. Louis au Missouri en 1832

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Registre de la paroisse de St-Louis, Missouri, 1832

 

L’entrée du 22 octobre 1832 du registre de la paroisse de St-Louis au Missouri indique que Toussaint Tourville père et Toussaint Tourville fils ont été inhumés à cette date.

Cela m’a toujours intrigué. Pourquoi sont-ils décédés probablement la même journée? Plusieurs m’ont écrit pour me poser cette question, à savoir si je connaissais la cause du décès et je ne le savais pas. J’ai réalisé par la suite qu’un simple coup d’oeil aux événements historiques de St. Louis au Missouri m’aurait fourni un petit indice.

Tout récemment, j’ai trouvé un document sur le site Missouri Digital Heritage Website. Ce document a trait à un conflit concernant une terre et impliquant Sylvina Tourville et son mari William Petersen comme demandeurs et Catherine Seig comme défenderesse.

Le témoignage de Charles Tourville, père de Sylvina, et fils deToussaint Tourville père a finalement éclairé ma lanterne. Au cours de ce témoignage, Charles révèle que son père est décédé pendant la première épidémie du choléra.

En fait, l’épidémie du choléra en Amérique du Nord a commencé à Québec au cours du mois de juin 1832. Elle s’est répandue dans tout le continent par le biais des Grands Lacs pour éclater à St. Louis à l’automne de 1832. Selon le journal Missouri Intelligencer, le choléra a fait rage à St. Louis au cours des mois d’octobre et de novembre de cette année-là.

Pour plus d’information sur les épidémies de choléra à St. Louis, au Missouri (en anglais seulement) :