52 ancêtres en 52 semaines : #12 Charles Tourville (1818-1847)

L’avantage de faire une généalogie descendante de l’un de vos ancêtres est d’en apprendre un peu plus sur des gens dont vous n’auriez jamais entendu parler justement parce qu’ils n’ont pas de descendants. Pourquoi m’attarder sur eux alors? Plusieurs raisons me viennent à l’esprit. Avoir un portrait global. M’assurer que j’ai tout mon monde. Et en apprendre toujours davantage sur l’Histoire et l’histoire de la famille.

Charles Tourville est l’une de ces personnes. Son acte d’inhumation daté du 19 juillet 1847 (trouvé sous le nom de Courville) indique qu’il est décédé la veille à l’âge de 29 ans dans la paroisse de Montréal et qu’il était « homme de police ».

Encore récemment, alors que je fouillais dans le journal La Minerve, j’ai repensé à Charles Tourville. Je me suis demandé s’il n’était pas mort dans l’exercice de ses fonctions.

Je me suis mise à éplucher les éditions parues peu après le 18 juillet, date de son décès, et bien que je n’aie rien vu à ce sujet, je n’arrêtais pas de tomber sur des articles où il était question d’immigrants, de Sheds et de maladie. Un rapide coup d’oeil au dictionnaire et j’ai vite constaté que 1847 est aussi l’année où Montréal a connu une épidémie de typhus en raison de l’arrivée massive, au Canada, d’immigrants irlandais déjà atteints de la maladie. Contrairement à l’épidémie de choléra qui a sévi en 1832, le typhus n’a pas fait autant de victimes dans la population civile. En effet, ce sont plutôt les immigrants confinés dans les Sheds, les membres des communautés religieuses qui les soignaient et les policiers sur la ligne de front qui en ont été victimes.

Bibliothèque et Archives Nationales du Québec, La Minerve, le jeudi 22 juillet 1847

Bibliothèque et Archives Nationales du Québec, La Minerve, le jeudi 22 juillet 1847

Le nom de Charles Tourville n’est pas indiqué dans cet article mais il est clairement cet « homme de police ». Ce Charles Courville est sûrement « notre » Charles Tourville puisqu’il est décédé à peine six mois après son mariage qui a eu lieu le 11 janvier 1847 avec Sophie Lemire dite Marsolais, à l’église Notre-Dame de Montréal, et que Sophie a donné naissance à un fils, Charles (ci-après, « Charles Jr »), né le 30 octobre 1847, à Montréal. Ce bébé est le fils de « feu » Charles Tourville, charretier de Montréal. Lorsque Charles [Jr] meurt le 31 janvier 1849, il est à nouveau identifié comme étant le fils de « feu » Charles Tourville, charretier de Montréal. Au moment de son mariage avec Sophie, Charles Tourville était charretier de la paroisse de Montréal, tout comme l’était son propre père.

Né le 18 janvier 1818 à Mascouche du mariage de Charles Tourville et de Marie Pauzé, il était effectivement âgé de 29 ans lors de son décès en 1847. Je n’ai retracé aucun Charles Courville né vers 1818. Plusieurs membres de la famille Tourville ont été identifiés comme portant le nom de Courville dans les registres paroissiaux; quelquefois le « T » a l’air d’un « C » ou le prêtre a commis une erreur.

Selon La Minerve, la police de Montréal recrutait de nouveaux membres pour l’aider à contrer la propagation de l’épidémie. Est-ce que Charles a été embauché avant que l’épidémie ne dégénère? Lui était-il alors impossible de trouver du travail comme charretier? D’après mes lectures, le service de police de la Ville de Montréal a été mis sur pied en 1843. Je doute par contre de tomber sur quelque chose dans les Archives pour cette période permettant de l’identifier. Peu importe, je compte tout de même aller aux Archives de la Ville de Montréal durant mes vacances cet été, et vérifier si je peux y dénicher de l’information sur les policiers ayant travaillé pour la Ville en 1847. Je pense que ça vaut la peine d’essayer.

Pour en savoir plus sur l’épidémie de typhus de 1847, cliquez ici et ici.

52ancestors-2015