52 ancêtres en 52 semaines : #12 Charles Tourville (1818-1847)

L’avantage de faire une généalogie descendante de l’un de vos ancêtres est d’en apprendre un peu plus sur des gens dont vous n’auriez jamais entendu parler justement parce qu’ils n’ont pas de descendants. Pourquoi m’attarder sur eux alors? Plusieurs raisons me viennent à l’esprit. Avoir un portrait global. M’assurer que j’ai tout mon monde. Et en apprendre toujours davantage sur l’Histoire et l’histoire de la famille.

Charles Tourville est l’une de ces personnes. Son acte d’inhumation daté du 19 juillet 1847 (trouvé sous le nom de Courville) indique qu’il est décédé la veille à l’âge de 29 ans dans la paroisse de Montréal et qu’il était « homme de police ».

Encore récemment, alors que je fouillais dans le journal La Minerve, j’ai repensé à Charles Tourville. Je me suis demandé s’il n’était pas mort dans l’exercice de ses fonctions.

Je me suis mise à éplucher les éditions parues peu après le 18 juillet, date de son décès, et bien que je n’aie rien vu à ce sujet, je n’arrêtais pas de tomber sur des articles où il était question d’immigrants, de Sheds et de maladie. Un rapide coup d’oeil au dictionnaire et j’ai vite constaté que 1847 est aussi l’année où Montréal a connu une épidémie de typhus en raison de l’arrivée massive, au Canada, d’immigrants irlandais déjà atteints de la maladie. Contrairement à l’épidémie de choléra qui a sévi en 1832, le typhus n’a pas fait autant de victimes dans la population civile. En effet, ce sont plutôt les immigrants confinés dans les Sheds, les membres des communautés religieuses qui les soignaient et les policiers sur la ligne de front qui en ont été victimes.

Bibliothèque et Archives Nationales du Québec, La Minerve, le jeudi 22 juillet 1847

Bibliothèque et Archives Nationales du Québec, La Minerve, le jeudi 22 juillet 1847

Le nom de Charles Tourville n’est pas indiqué dans cet article mais il est clairement cet « homme de police ». Ce Charles Courville est sûrement « notre » Charles Tourville puisqu’il est décédé à peine six mois après son mariage qui a eu lieu le 11 janvier 1847 avec Sophie Lemire dite Marsolais, à l’église Notre-Dame de Montréal, et que Sophie a donné naissance à un fils, Charles (ci-après, « Charles Jr »), né le 30 octobre 1847, à Montréal. Ce bébé est le fils de « feu » Charles Tourville, charretier de Montréal. Lorsque Charles [Jr] meurt le 31 janvier 1849, il est à nouveau identifié comme étant le fils de « feu » Charles Tourville, charretier de Montréal. Au moment de son mariage avec Sophie, Charles Tourville était charretier de la paroisse de Montréal, tout comme l’était son propre père.

Né le 18 janvier 1818 à Mascouche du mariage de Charles Tourville et de Marie Pauzé, il était effectivement âgé de 29 ans lors de son décès en 1847. Je n’ai retracé aucun Charles Courville né vers 1818. Plusieurs membres de la famille Tourville ont été identifiés comme portant le nom de Courville dans les registres paroissiaux; quelquefois le « T » a l’air d’un « C » ou le prêtre a commis une erreur.

Selon La Minerve, la police de Montréal recrutait de nouveaux membres pour l’aider à contrer la propagation de l’épidémie. Est-ce que Charles a été embauché avant que l’épidémie ne dégénère? Lui était-il alors impossible de trouver du travail comme charretier? D’après mes lectures, le service de police de la Ville de Montréal a été mis sur pied en 1843. Je doute par contre de tomber sur quelque chose dans les Archives pour cette période permettant de l’identifier. Peu importe, je compte tout de même aller aux Archives de la Ville de Montréal durant mes vacances cet été, et vérifier si je peux y dénicher de l’information sur les policiers ayant travaillé pour la Ville en 1847. Je pense que ça vaut la peine d’essayer.

Pour en savoir plus sur l’épidémie de typhus de 1847, cliquez ici et ici.

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De l’importance de vérifier la page suivante!

Certains d’entre vous avez peut-être lu mon article #11 du défi 52 ancêtres en 52 semaines portant sur Adelia, épouse d’Adolphus Tourville, publié il y a quelques jours.

Je faisais des recherches sur une autre famille dans le recensement de 1871 et je viens tout juste de remarquer qu’Adolphus est énuméré dans ce recensement et vit avec son frère Honoré dans Hochelaga (Montréal). Leur père Charles est également présent, ça je le savais déjà, mais sur la page suivante, on retrouve Adolphe Tourville, peintre (c’est le bon), et sa soeur Ezilda (dont j’avais perdu la trace étant donné qu’elle était aussi partie pour les États-Unis).

Rappelez-vous ce que nous disait Adelia : « Mon mari allait là où il pouvait exercer son métier de peintre. »

Year: 1871; Census Place: Montreal, Hochelaga, Quebec; Roll: C-10049; Page: 97; Family No: 375 - Ancestry.com and The Church of Jesus Christ of Latter-day Saints. 1871 Census of Canada [database on-line]. Provo, UT, USA: Ancestry.com Operations Inc, 2009.

Year: 1871; Census Place: Montreal, Hochelaga, Quebec; Roll: C-10049; Page: 97; Family No: 375 – Ancestry.com and The Church of Jesus Christ of Latter-day Saints. 1871 Census of Canada [database on-line]. Provo, UT, USA: Ancestry.com Operations Inc, 2009.

Year: 1871; Census Place: Montreal, Hochelaga, Quebec; Roll: C-10049; Page: 97; Family No: 375 - Ancestry.com and The Church of Jesus Christ of Latter-day Saints. 1871 Census of Canada [database on-line]. Provo, UT, USA: Ancestry.com Operations Inc, 2009.

Year: 1871; Census Place: Montreal, Hochelaga, Quebec; Roll: C-10049; Page: 98; Family No: 375 – Ancestry.com and The Church of Jesus Christ of Latter-day Saints. 1871 Census of Canada [database on-line]. Provo, UT, USA: Ancestry.com Operations Inc, 2009.

 

52 ancêtres en 52 semaines : #11 Adelia Tourville Pelky Ouimette (née St-Aubin) (~1841-1929)

Ludlow, comté de Hampden, Massachusetts, le 18 novembre 1895. Nous sommes dans le bureau du vérificateur spécial du bureau des pensions, P. R. Hilliard. Mais écoutons Adelia raconter son histoire :

« J’ai eu 57 ans le mois dernier, je travaille comme couturière; ma résidence ainsi que mon adresse postale sont à Ludlow, Massachusetts.

Je réclame une pension à titre de veuve d’Adolphus Tourville qui a servi dans l’armée au sein de la compagnie F du 96e régiment d’infanterie de l’État de New York durant la dernière guerre.  Il s’est enrôlé le 4 novembre 1861 et a été réformé le ou après le 18 mars 1863. Ce fut la seule période où il servit.  Il n’a jamais servi pour l’armée ou la marine américaine avant le 4 novembre 1861 ou après le 18 mars 1863.

Je me suis mariée avec Adolphus Tourville le 10 août alors que j’étais âgée de 15 ans [1858]. Je n’ai plus mon certificat de mariage, il a été détruit lors d’un incendie.

Il s’agissait d’un premier mariage pour tous les deux.  J’ai fait sa connaissance six mois avant notre mariage.  J’ai eu en ma possession une lettre de son père et une autre du prêtre de sa paroisse confirmant qu’il était célibataire avant notre mariage, mais je ne les ai pas actuellement.  Je n’ai jamais été au courant ou entendu dire qu’il avait déjà été marié avant notre mariage.  Je me suis remariée avec Andrew Pelky le 22 septembre 1878.  Andrew Pelky est décédé le 4 juillet 1895.

Le Père Sassville a célébré mon premier mariage à Coopersville, NY, et le Père Shyo, actuellement prêtre à Champlain, NY, a célébré mon deuxième mariage.

M. Tourville a eu cinq enfants. Sept enfants en tout sont nés de mon mariage avec Adolphus Tourville :

L’aîné est mort-né.
Joseph Napoleon, né le 3 septembre 1861
Francis ou Frank, né le 31 juillet 1864
Le suivant est mort-né.
Telesphore, né le 8 août 1868
John Henry, né le 21 mai 1871 [sic – 3 mai]
Bertie, né le 4 novembre 1875 [sic – 1873], décédé le 4 mai 1876

Le benjamin, Bertie, est décédé au mois de mai et mon mari est décédé au mois de janvier suivant.  Mon mari est décédé le 4 janvier, je ne peux dire en quelle année [aucune trace de son décès dans les registres].  Je pense que cela fera 19 ans en janvier prochain.

Quatre de nos enfants vivaient toujours au moment de la mort de mon mari, soit Joseph Napoleon, Frank, Telesphore et John Henry, et ils sont toujours vivants.

Je n’étais pas divorcée de mon premier mari, j’ai toujours fait vie commune avec lui depuis le moment de notre mariage jusqu’à son décès, exception faite du temps où il était dans l’armée.  J’ai été sa veuve du jour de sa mort jusqu’au jour de mon remariage avec Andrew Pelky. Ce remariage a eu lieu le 22 septembre 1878, et si c’est la date du 23 septembre 1878 qui apparaît au registre, c’est une erreur.  J’ai toujours appelé mon second garçon, Frank.  Il a été baptisé sous le nom de Francis.  Le registre comportant les dates de naissance et de baptême de tous mes enfants se trouve à l’église St. Mary, à Champlain, Clinton Co., NY.

Bien que mon fils aîné se fasse généralement appeler Adolphus, son vrai prénom est Joseph Napoléon.  Le prénom exact de mon plus jeune fils est John Henry, mais nous l’appelons simplement Henry.  Quant à Télesphore, nous l’appelons normalement Tallas.

J’ai toujours considéré la date du 3 septembre comme étant la date de naissance de mon fils aîné.  Il a eu 34 ans en septembre dernier.
Mon mari est décédé d’une maladie pulmonaire contractée alors qu’il était dans l’armée.  À ma connaissance, il ne souffrait d’aucune maladie pulmonaire avant de s’enrôler.  Je ne lui ai jamais connu aucune maladie que ce soit avant qu’il ne s’enrôle.  Pas de toux, ni aucun autre symptôme de maladie pulmonaire avant qu’il ne s’enrôle.  Il était sain et en bonne santé avant qu’il ne s’enrôle.  Mon mari était né au Canada.  À son arrivée aux États-Unis, il était âgé de 17 ans et il exerçait le métier de peintre de maisons et de voitures.  Il disait avoir travaillé au Massachusetts et au New Hampshire avant notre mariage.

Nous avons habité à Champlain, Beekmantown et West Chazy de notre mariage jusqu’à son enrôlement.  À son retour de l’armée, nous avons habité à Champlain jusqu’en 1866.  Nous avons ensuite déménagé à Napierville, [Québec], Canada, à environ 18 milles de Champlain.  Nous y sommes restés deux ans.  Puis, de retour à Champlain jusqu’en juin ’71.  Ensuite, nous avons déménagé à Isle of Mott, Vermont et y sommes restés deux ans.  Après, de retour à Champlain pour trois ans, pour ensuite déménager à Keeseville, Clinton Co. NY, où mon mari est décédé.  Mon mari allait là où il pouvait exercer son métier de peintre.

À son retour de l’armée, il a été malade et pendant plus d’un an, il a été incapable d’accomplir quelque travail que ce soit.  Il était confiné au lit la plupart du temps.  Chaque hiver, il était malade et incapable de travailler.

J’ignore pour quelle raison mon mari n’a pas fait de demande de pension avant son décès.  Il avait fait une demande environ un an avant sa mort, mais il n’en a jamais eu de nouvelles.  M. Bordmont de Keeseville était son avocat.

Il a toussé depuis le moment de son retour de l’armée jusqu’à sa mort.  Il crachait sans cesse de la glaire.  Le médecin m’a informée qu’il était mort de la même maladie dont il avait souffert quand il était dans l’armée (Dr Toby de Keeseville, NY). Le premier médecin qui a soigné mon mari après que celui-ci ait été réformé était le Dr Daggett de Champlain, NY (maintenant décédé). Il a ensuite été soigné par le Dr Churchill de Champlain, NY (décédé également).

Il a ensuite été soigné par le Dr Toby de Keeseville, NY.  Le Dr Toby s’est occupé de mon mari durant sa dernière maladie.  Il habite maintenant à Keeseville, NY.  Ces trois médecins sont les seuls que mon mari ait jamais vus.  Je n’ai jamais entendu parlé que mon mari ait déjà été malade ou ait reçu quelque traitement médical avant qu’il ne s’enrôle.  Mon mari consommait de l’alcool avant et après son service militaire.  S’il buvait avec excès quelque temps avant son enrôlement, il ne buvait pas tant que ça à son retour.

Q : Qui pourrait prouver que votre mari était un homme sain et exempt de toute forme de maladie pulmonaire avant son enrôlement dans l’armée?

R : Ransom Graves, Champlain, Clinton County, NY
Wm Gettys, Champlain, Clinton County, NY
Gilbert Roberts, Champlain, Clinton County, NY

Je ne sais pas qui a examiné mon mari au moment où il s’est enrôlé.  Mon mari avait pris froid et avait souffert de pneumonie lobaire alors qu’il était à Plattsburgh, NY avant de partir pour le Sud.  Je suis allée le visiter et je l’ai retrouvé à l’hôpital.  Je ne savais pas qui le soignait à l’hôpital. C’était l’hiver quand je l’ai visité à Plattsburgh et au mois de mars suivant il est parti pour le Sud.  Il a été malade et hospitalisé tout l’hiver à Plattsburgh.  Il a été à la maison trois semaines pour faire du recrutement avant de partir pour le Sud.  Il n’était pas bien mais il a pris du mieux et a pu partir avec son régiment.  Les médecins à l’hôpital m’ont dit quoi faire pour lui.  J’ai lui ai appliqué des cataplasmes et je lui ai remis les médicaments que les médecins à l’hôpital ont commandé pour lui.

Q : Qui pourrait prouver que c’est dans l’armée américaine que votre mari a contracté la maladie qui l’a rendu invalide et causé sa mort?

R : Nathaniel H. Gale, Central City, Nebraska
James Armstrong, Glover, Orleans Co., VT
Andrew P. Blackman, 194 University Avenue, St. Paul, Minnesota
William J. M. Blackman, 20 Summer St., Nashua, NH

Je pense que tous les quatre ont bien connu mon mari durant son service et devraient savoir comment il a contracté sa maladie pulmonaire.  Il m’a informée qu’il l’a contractée en faisant le guet alors qu’il était à Plattsburgh, NY.

Q : Qui pourrait prouver que votre mari ait souffert de maladie pulmonaire après avoir été réformé, et ce, jusqu’au moment de son décès?

R : Ransom Graves, Champlain, NY
Wm Gettys, Champlain, NY
Gilbert Roberts, Champlain, NY

Les Dr Toby et Dr Farlay de Keeseville, NY étaient associés et tous deux se sont occupés de mon mari, principalement le Dr Toby.

Si ma déclaration pour demande de pension enregistrée en date du 7 février ’90 indique que j’étais alors âgée de 56 ans, c’est une erreur, j’avais 57 ans en octobre dernier.  Je me suis mariée sous le nom d’Adelia Centerber.

Je ne souhaite pas être présente ou être représentée par un avocat durant quelque autre séance de vérification à l’égard de ma réclamation.

Depuis la mort de mon mari, j’ai habité à Champlain jusqu’au mois d’août dernier, après quoi je suis déménagée ici.

On m’a fait la lecture de ce qui précède. J’ai bien compris vos questions et je confirme que le contenu de ce document reflète fidèlement mes réponses. »

Quelle chance d’avoir découvert ce témoignage il y a des années de cela!

La suite bientôt dans un article sur Adolphus Tourville.

Référence : Demande de pension déposée par Adelia Pelky le 7 février 1890, demande no 414408, National Archives, Washington, DC.

 

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52 ancêtres en 52 semaines : #10 Alexandra Forget (née Tourville) (1863-1891)

Connaissez-vous le célèbre photographe William Notman de Montréal (1826-1891)? Grâce aux archives en ligne du Musée McCord, vous pouvez jeter un coup d’oeil aux magnifiques photos de ce grand artiste qui a reçu à son studio tout le gratin de son époque.

Sans ma passion pour la généalogie, aurais-je pu identifier « Mrs. R. Forget » comme étant Alexandra Tourville, épouse de Rodolphe Forget?

1886 Tourville Alexandra

Source: http://www.mccord-museum.qc.ca/en/collection/artifacts/II-81633.1, Photograph | Mrs. R. Forget, Montreal, QC, 1886 | II-81633.1

Alexandra Tourville, née en 1863, était la fille de Louis Tourville, co-fondateur de la Banque d’Hochelaga (aujourd’hui la Banque Nationale du Canada), et de Célina St-Jean. Elle a épousé Rodolphe Forget le 12 octobre 1885, à l’église St-Jacques de Montréal. Cette photo a donc été prise l’année suivant son mariage, alors qu’elle était âgée de 23 ans. En 1889, elle a donné naissance à une fille baptisée sous le nom de Marguerite Marie-Louise. Alexandra est décédée à l’âge de 27 ans et 11 mois.

La Minerve, 14 mai 1891

La Minerve, 14 mai 1891

Si le nom de Rodolphe Forget vous est familier, eh! bien, il est effectivement la personne à laquelle vous pensez! Remarié à Blanche McDonald en 1894, il était le père de Thérèse Forget, mieux connue sous son nom de femme mariée, Thérèse Casgrain.

Je trouvais bien dommage de ne pas être la parente de cette pionnière de la cause des femmes, mais je me trompais, nous sommes parentes. Rodolphe Forget a pour ancêtre en ligne directe le frère d’Élisabeth Forget, épouse d’Augustin Tourville. Ne sommes-nous pas tous cousins?

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52 ancêtres en 52 semaines : #9 Oneida Tourville (née Alexander) (~1866-?)

Le St. Louis Daily Globe-Democrat n’a pas fini de livrer ses secrets. Heureusement pour moi, car Oneida Alexander est une autre de ces personnes difficiles à cerner en l’absence de recensement entre 1880 et 1900.

On sait qu’Oneida a épousé Peter D. Tourville à St-Louis, au Missouri, le 18 mai 1881. Chose certaine, ce couple a eu au moins une fille, Lillie M. Tourville, étant donné que celle-ci a épousé, le 19 mars 1903, Julius B. Seitz, à Belleville dans le comté de St-Clair, en Illinois. Nous, Canadiens-français, oublions souvent que le divorce était chose possible aux États-Unis à cette époque. J’avais donc supposé qu’Oneida était décédée avant juillet 1891, moment auquel Peter D. Tourville a un enfant avec sa deuxième épouse, Lockie Wadkins (date et lieu de mariage inconnus).

Voilà pourquoi le St. Louis Daily Globe-Democrat se révèle une source inestimable. À la lecture de tous les articles, il n’est pas difficile d’en déduire que l’union d’Oneida avec Peter a été plutôt tumultueuse, c’est le moins qu’on puisse dire. Le 3 mai 1886, Peter Tourville est arrêté pour avoir battu sa femme, tel que l’indique l’article ci-après :

1886 05 04 p10 peter touville arested

St-Louis Daily Globe-Democrat, 4 mai 1886, p. 10 – TRADUCTION : Peter Tourville a été arrêté hier pour avoir battu sa femme, et a été mis en cellule au poste de police. Son procès aura lieu aujourd’hui.

En août 1886, Oneida demande le divorce. Veuillez noter que le mariage a eu lieu en 1881 et non en 1871.

1886 st louis daily globe-democrat 7 aug 1886 p6 oneida tourville divorce

St. Louis Daily Globe-Democrat, 7 août 1886, p. 6 – TRADUCTION : Mme Oneida Tourville a intenté, à la Cour municipale, une poursuite en divorce contre son mari, Peter D. Tourville, l’accusant entre autres de cruauté. Ils s’étaient mariés en 1871.

Il semble bien que tout n’était pas terminé pour nos deux tourtereaux puisqu’en mars 1887, la police effectuant une perquisition à leur domicile, elle y récupère des marchandises volées par Peter Tourville. Peter est alors emmené par les policiers et mis en état d’arrestation.

1887 03 12 p8 theft

St. Louis Daily Globe-Democrat, 12 mars 1887, p. 8 – TRADUCTION : Hier, lors d’une visite au domicile de Mme Tourville, le détective James a mis la main sur de nombreux biens volés chez Louis Olivy en octobre dernier. Tourville, accusé du vol, a été mis en prison.

Le mois suivant, Peter Tourville plaide coupable et est condamné à un an d’emprisonnement. Il purgera sa peine au pénitencier de Chester, en Illinois.

1887 04 01 p11 Peter Tourville guilty

St. Louis Daily Globe-Democrat, 1er avril 1887, p. 11 – TRADUCTION : Peter Tourville a plaidé coupable hier au Circuit Court à une accusation de vol et a reçu une sentence d’emprisonnement d’un an à purger au Penitentiary; […]

1887 04 02 p15 prison tourville

St. Louis Daily Globe-Democrat, 2 avril 1887, p. 15 – TRADUCTION : Le shérif Ragland a conduit hier les prisonniers suivants au Chester Penitentiary : Peter Tourville, un an; […]

Un mois plus tard, en mai 1887, Oneida demande le divorce, pour de bon cette fois. J’ai découvert qu’Oneida s’était remariée le 25 octobre 1888 à Thomas Henry Smith, à East St. Louis, en Illinois.

1887 05 05 p9 belleville oneidy tourville

St. Louis Daily Globe-Democrat, 5 mai 1887, p. 9 – TRADUCTION : […] Mme Oneida Tourville a entamé des procédures de divorce contre son mari, Peter Tourville, avec qui elle est mariée depuis le 18 mai 1881, aux motifs que ce dernier ne réussit pas à la faire vivre convenablement et qu’il purge une peine d’emprisonnement pour vol, à Chester, Illinois.

Cette découverte m’a permis de connaître le nom de ses parents : A. Enoch Alexander et Nancy Moor dont le mariage est célébré le 14 juillet 1859, dans le comté de Franklin, au Missouri. Voici un extrait du recensement américain de 1870 pour la ville de Central, dans le comté de Franklin, au Missouri.

Recensement américain de 1870 pour la ville de Central comté de Franklin, MO

Recensement américain de 1870 pour la ville de Central comté de Franklin, MO

Recensement américain de 1880 pour la ville de St-Louis, MO

Recensement américain de 1880 pour la ville de St-Louis, MO

Oneida serait donc née aux environs de 1866, ce qui, par conséquent, voudrait dire qu’en 1880, elle aurait été âgée d’à peine 14 ans et non 16, lorsqu’elle travaille en tant que servante dans une résidence à East St. Louis. Je n’ai retracé aucun des autres membres de sa famille. C’est probablement dans cette ville qu’elle a rencontré Peter Tourville puisqu’ils se sont mariés à St-Louis, au Missouri, au cours de l’année suivante.

Oneida est introuvable dans le recensement américain de 1900 sous le nom de Smith, mais au cours de mes recherches, je me suis souvenue d’un article de journal qui avait attiré mon attention, il y a des années de cela. Cet article concernait une certaine Zelda Tourville, âgée de 15 ans, aussi connue sous le nom de Smith. Est-ce que cette Zelda Tourville serait la fille aînée de Peter et d’Oneida? Encore une fois, lors de ma lecture, j’ai présumé que le premier mari d’Oneida était décédé, mais ce n’est pas mentionné dans l’article. Je ne sais pas si Peter est le père de tous les enfants d’Oneida. Nous savons par contre que Lillie M. est bien sa fille, mais elle aussi disparaît après son mariage en 1903. Julius Seitz semble avoir épousé une autre femme avant 1920 (année du recensement). Décès ou divorce?

Voici donc les deux articles :

zelda part I

zelda part II

St. Louis Republic, 16 mars 1897, p. 6 - TRADUCTION : Chagrin d’amour. Dépitée, Zelda Tourville a pris une dose de morphine - Elle a reçu son congé de l’hôpital. Le suicide chez les enfants est-il en voie de devenir banal en cette fin de siècle? Cette hypothèse semble cautionnée par la tentative de suicide de Zelda Tourville, peu de temps après celle de la petite Lizzie McDonad. Zelda Tourville, aussi connue sous le nom de Zelda Smith, a pour sa part, au moins atteint l’âge « vénérable » de 15 ans avant de conclure que la vie était insoutenable. Elle n’avait apparemment jamais entendu parler de l’histoire de Lizzie McDonald, ce qui lui évite d’être accusée d’avoir agi par effet d’imitation, ou encore que l’on soupçonne qu’elle soit victime d’une épidémie morbide. Zelda est l’aînée des trois enfants de Mme Smith, dont le premier mari, le père de Zelda, se nommait Tourville. Tous les quatre vivent dans un sous-sol misérable, sale, exiguë et bruyant, éclairé par une seule lampe, situé au 1111 North Thirteenth Street. Un unique lit servant à toute la famille, un poêle fonctionnant à l’essence, une table et un bureau, au mur, une lithographie représentant le World’s Fair. Le tout, incluant quelques chaises cassées, leur tenait lieu de mobilier. Dimanche après-midi, toute la famille (incluant la mère et un bébé âgé de deux ans) et Babe Dugan, un copain de Zelda, étaient assis autour de la table dehors et étaient occupés à embouteiller de la bière. Alors qu’ils étaient ainsi affairés, Henry Wright, commis travaillant dans le domaine de l’expédition qui était aussi le petit ami de Zelda, passât en sifflant. Zelda voulut aller le rejoindre. Ce à quoi Mme Smith, qui était opposée à ce que sa fille fréquente Wright, s’objectât. La jeune fille demandât alors la permission d’aller voir sa tante chez elle. Mme Smtih, croyant que c’était tout simplement une ruse, s’opposât de nouveau à la demande de sa fille. La jeune fille, malgré l’interdiction de sa mère, supplia alors son copain, Babe Dugan, de l’accompagner. Babe refusât et prit plutôt le parti de la mère. Devant ce fait, Zelda, se sentant opprimée par sa mère, trahie par son ami et privée de voir son amant, déclarât que la vie lui était désormais insupportable et courut de la table au bureau, en ouvrit un des tiroirs, et s’emparant d’une fiole de morphine que sa mère y conservait, en avalât la moitié. Après son geste, elle se ruât dans la rue, puis dans une scène digne d’une tragédie, elle se mit à appeler son amant « Henry! Je viens de m’enlever la vie ». Mais, comme c’est souvent le cas, son sacrifice dramatique n’a pas été apprécié, et Henry s’éloigna d’un pas calme. Il était évident qu’il ne désirait pas faire une scène. Tout était perdu pour Zelda. Cependant, elle n’allait pas fuir ses problèmes si aisément, Mme Smith et les voisins courant frénétiquement en appelant à l’aide, une ambulance a été appelée et la jeune fille ayant maintenant perdu connaissance fut transportée au City Hospital, où on lui fit subir un lavement d’estomac et on lui administra un antidote. Ces traitements lui sauvèrent la vie. Elle vit, elle est plus triste mais plus expérimentée car elle a déclaré que l’homme perfide n’aura plus jamais sa confiance. Elle a reçu son congé de l’hôpital hier.

St. Louis Republic, 16 mars 1897, p. 6 – TRADUCTION : Chagrin d’amour. Dépitée, Zelda Tourville a pris une dose de morphine – Elle a reçu son congé de l’hôpital. Le suicide chez les enfants est-il en voie de devenir banal en cette fin de siècle? Cette hypothèse semble cautionnée par la tentative de suicide de Zelda Tourville, peu de temps après celle de la petite Lizzie McDonad. Zelda Tourville, aussi connue sous le nom de Zelda Smith, a pour sa part, au moins atteint l’âge « vénérable » de 15 ans avant de conclure que la vie était insoutenable. Elle n’avait apparemment jamais entendu parler de l’histoire de Lizzie McDonald, ce qui lui évite d’être accusée d’avoir agi par effet d’imitation, ou encore que l’on soupçonne qu’elle soit victime d’une épidémie morbide. Zelda est l’aînée des trois enfants de Mme Smith, dont le premier mari, le père de Zelda, se nommait Tourville. Tous les quatre vivent dans un sous-sol misérable, sale, exiguë et bruyant, éclairé par une seule lampe, situé au 1111 North Thirteenth Street. Un unique lit servant à toute la famille, un poêle fonctionnant à l’essence, une table et un bureau, au mur, une lithographie représentant le World’s Fair. Le tout, incluant quelques chaises cassées, leur tenait lieu de mobilier. Dimanche après-midi, toute la famille (incluant la mère et un bébé âgé de deux ans) et Babe Dugan, un copain de Zelda, étaient assis autour de la table dehors et étaient occupés à embouteiller de la bière. Alors qu’ils étaient ainsi affairés, Henry Wright, commis travaillant dans le domaine de l’expédition qui était aussi le petit ami de Zelda, passât en sifflant. Zelda voulut aller le rejoindre. Ce à quoi Mme Smith, qui était opposée à ce que sa fille fréquente Wright, s’objectât. La jeune fille demandât alors la permission d’aller voir sa tante chez elle. Mme Smtih, croyant que c’était tout simplement une ruse, s’opposât de nouveau à la demande de sa fille. La jeune fille, malgré l’interdiction de sa mère, supplia alors son copain, Babe Dugan, de l’accompagner. Babe refusât et prit plutôt le parti de la mère. Devant ce fait, Zelda, se sentant opprimée par sa mère, trahie par son ami et privée de voir son amant, déclarât que la vie lui était désormais insupportable et courut de la table au bureau, en ouvrit un des tiroirs, et s’emparant d’une fiole de morphine que sa mère y conservait, en avalât la moitié. Après son geste, elle se ruât dans la rue, puis dans une scène digne d’une tragédie, elle se mit à appeler son amant « Henry! Je viens de m’enlever la vie ». Mais, comme c’est souvent le cas, son sacrifice dramatique n’a pas été apprécié, et Henry s’éloigna d’un pas calme. Il était évident qu’il ne désirait pas faire une scène. Tout était perdu pour Zelda. Cependant, elle n’allait pas fuir ses problèmes si aisément, Mme Smith et les voisins courant frénétiquement en appelant à l’aide, une ambulance a été appelée et la jeune fille ayant maintenant perdu connaissance fut transportée au City Hospital, où on lui fit subir un lavement d’estomac et on lui administra un antidote. Ces traitements lui sauvèrent la vie. Elle vit, elle est plus triste mais plus expérimentée car elle a déclaré que l’homme perfide n’aura plus jamais sa confiance. Elle a reçu son congé de l’hôpital hier.

St. Louis Republic, 3 avril 1897, p. 6 - TRADUCTION : Encore Zelda Tourville. Zelda Tourville, la jeune fille de 15 ans ayant fait les manchettes récemment lors de sa spectaculaire tentative de suicide causée par un intense chagrin d’amour, est hospitalisée à nouveau au City Hospital, ayant tenté encore une fois de s’enlever la vie. Il y a deux jours, elle a été envoyée au Bethsada Home à la demande de sa mère, qui espérait non seulement mettre fin à la relation qui avait repris de plus belle entre Zelda et Henry Wright, mais également de lui faire perdre l’habitude de la cigarette, à laquelle elle était maintenant devenue accro. Hier, ayant eu droit à seulement une cigarette, elle a supplié et imploré qu’on lui en donne d’autres, mais en vain. Elle alors tenté de se jeter par le fenêtre du deuxième étage. Elle a été secourue à temps et transférée au City Hospital pour y être mise en observation quant à sa santé mentale.

St. Louis Republic, 3 avril 1897, p. 6 – TRADUCTION : Encore Zelda Tourville. Zelda Tourville, la jeune fille de 15 ans ayant fait les manchettes récemment lors de sa spectaculaire tentative de suicide causée par un intense chagrin d’amour, est hospitalisée à nouveau au City Hospital, ayant tenté encore une fois de s’enlever la vie. Il y a deux jours, elle a été envoyée au Bethsada Home à la demande de sa mère, qui espérait non seulement mettre fin à la relation qui avait repris de plus belle entre Zelda et Henry Wright, mais également de lui faire perdre l’habitude de la cigarette, à laquelle elle était maintenant devenue accro. Hier, ayant eu droit à seulement une cigarette, elle a supplié et imploré qu’on lui en donne d’autres, mais en vain. Elle alors tenté de se jeter par le fenêtre du deuxième étage. Elle a été secourue à temps et transférée au City Hospital pour y être mise en observation quant à sa santé mentale.

J’ai fouillé un peu plus loin et j’ai aperçu le nom de Zelda Smith dans l’index des avis de décès en ligne sur le site de la St. Louis Public Library. Il y est mentionné de se reporter à l’entrée de Lillie Mae O’Brien pour 1943. Il ne me faut que quelques secondes de recherches sur le site des archives du Missouri pour retracer le certificat de décès me confirmant que Lillie Mae O’Brien, née le 22 février 1882, est bien la fille de Peter et d’Oneida, et qu’elle est l’épouse de Thomas O’Brien. De plus, la personne qui fournit les renseignements sur le certificat se nomme Mme Onedia McNulty. Je trouve cette personne dans les recensements américains de 1920, 1930 et 1940 à St-Louis au Missouri. Onedia est née en 1895. D’après l’un de ces recensements, elle vit avec Francis Smith, son neveu, né vers 1914. On peut donc présumer que les trois enfants mentionnés dans l’article sont Lillie Mae alias Zelda, un enfant de sexe masculin et Onedia Smith, qui a épousé William McNulty entre 1910 et 1920. En 1910, Onedia Smith purge une peine à la St. Louis Industrial School, un pénitencier pour jeunes délinquants.

J’ignore de ce qui a pu advenir d’Oneida Alexander Tourville Smith! Vous avez une idée? Votre aide sera appréciée!

 

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52 ancêtres en 52 semaines : #8 Antoine Tourville (1779-~1813)

Concevoir la vie de nos ancêtres entre les années 1780 et 1820 dans ce qui est le Québec aujourd’hui n’est pas chose facile. Bien sûr, les registres paroissiaux nous éclairent sur leurs liens familiaux, mais sans recensement ni date de décès, il y a peu à raconter. Heureusement, les contrats notariés nous permettent d’en apprendre un peu plus sur eux.

À force d’éplucher les minutiers des notaires, on s’aperçoit que les mêmes noms reviennent sans cesse, surtout dans les petits villages. On imagine ces gens-là très affairés, fréquenter assidûment l’étude de leur notaire, à l’occasion de l’achat ou la vente de terres, bénéficiant de conseils avisés sur la bonne marche de leurs affaires. Une visite chez le notaire n’avait pour eux rien d’extraordinaire. Pour d’autres, comme Antoine, cela ne devait se produire que lors d’occasions exceptionnelles.

Mais voyons d’abord ce que les registres paroissiaux nous révèlent au sujet de certains événements de la vie d’Antoine.

Ses parents, Joseph Tourville et sa deuxième épouse, Françoise Daunay, se sont mariés en 1766 à Lachenaie. Antoine, qui a été baptisé le 30 mai 1779 à Terrebonne, était le plus jeune enfant du couple. Avant lui, deux filles ont vu le jour, Marie-Angélique, probablement décédée en bas âge étant donné que je n’ai aucune trace d’elle si ce n’est son acte de baptême en 1770, et Marie-Louise, née en 1773 et décédée en 1832. Antoine avait également de nombreux demi-frères et demi-sœurs, notamment Joseph Tourville, mon arrière-arrière-arrière-grand-père, marié à Marguerite Fortin, et Michel Fortin, marié à Catherine Marié.

Antoine n’avait pas encore trois ans lorsque son père est décédé en 1782, à l’âge de 62 ans. En 1789, quelques mois avant son dixième anniversaire, il a perdu sa mère qui n’avait que 54 ans.

Qu’est-il arrivé à Antoine après le décès de ses parents? De fait, nous n’en saurions presque rien, si ce n’était de l’existence d’un acte notarié qui nous dévoile deux moments marquants de son existence.

Reportons-nous donc en ce vendredi 22 novembre 1799, alors qu’il se dirige vers l’étude du notaire Joseph Turgeon, à Terrebonne, accompagné de son parrain, Joseph Limoges, capitaine de milice de la ville.

Ce jour-là, Antoine signe un contrat d’engagement conclu entre Michel Rochelau dit Morrisseau et lui-même, par lequel il accepte de devenir son engagé pour les quatre prochaines années, soit du 20 novembre 1779 au 20 novembre 1803. Outre un salaire annuel de 132 livres, Antoine sera logé, nourri et blanchi, en échange de quoi il accepte d’exécuter toutes les tâches que Michel Rochelau lui demandera. Le contrat précise également qu’Antoine est d’accord avec les modalités qui y sont prévues puisqu’il vit dans la maison de Michel depuis 16 ans et qu’il en est satisfait.

Après la lecture de ce document, nous pouvons donc présumer que, vers 1783, alors qu’Antoine est âgé de trois ou quatre ans, il emménage chez Michel Rochelau, marié depuis un an avec Marie-Archange Charpentier, l’année du décès du père d’Antoine. Peut-être Françoise Daunay est-elle allée travailler comme servante chez les Rochelau et y habitait-elle avec ses enfants.

L’acte notarié nous informe également, par un ajout fait à la fin du document, que Michel et Antoine sont retournés chez le notaire Turgeon le 30 avril 1803. Michel Rochelau a accepté de payer à Antoine ce qui lui était dû et de résilier le contrat avant l’échéance du 20 novembre 1803. Vous vous demandez peut-être pourquoi? Il y a une bonne raison. Trois jours plus tard, soit le 2 mai 1803, Antoine épouse à Mascouche Josephte Amiot-Villeneuve.

Montréal, vers 1800. Panorama depuis un flanc du mont Royal. Archives du Musée McCord / Richard Dillon, (1772-1856), dessin (détail).

Montréal, vers 1800. Panorama depuis un flanc du mont Royal. Archives du Musée McCord / Richard Dillon, (1772-1856), dessin (détail). By Philippe Du Berger [CC BY 2.0 (http://creativecommons.org/licenses/by/2.0)], via Wikimedia Commons

Antoine et Josephte sont les premiers Montréalais de la famille Hubou-Tourville au 19e siècle, comme le prouvent deux actes de baptême de la paroisse Notre-Dame de Montréal concernant les deux enfants du couple : Joseph, né en 1803, et Josephte, née en 1805. Ces actes n’indiquent pas l’occupation du père, mais lorsque son fils et sa fille se marient à leur tour à la même paroisse, les actes stipulent que « feu [leur] père était boulanger de cette paroisse ».

Le seul indice voulant qu’Antoine n’ait pas vécu plus de 33 ans nous vient de l’acte du second mariage de Josephte Amiot-Villeneuve, le 2 février 1813, dans lequel elle est identifiée comme étant la veuve d’Antoine Tourville. Le jour de son mariage, Josephte déclare résider temporairement à l’Île Jésus (aujourd’hui Laval), mais être domiciliée dans la paroisse de St-Joseph à Rivière-des-Prairies (sur l’île de Montréal).

Il y avait beaucoup de notaires à Montréal au début du 19e siècle alors, qui sait? Je découvrirai peut-être d’autres détails sur la vie d’Antoine. Et qui aurait pu prédire que le petit-fils de cet homme, Louis Tourville, serait le co-fondateur de la Banque d’Hochelaga, aujourd’hui la Banque Nationale du Canada, en plus d’être un homme d’affaires important ainsi qu’un politicien? Il me reste bien plus que 52 ancêtres à raconter.

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52 ancêtres en 52 semaines : #7 Susan Tourville (née Stout) (1837-1915) ou « Aime ta voisine comme toi-même »

Le thème de l’Amour proposé par Amy Johnson Crow pour la semaine de la St-Valentin, dans le cadre de son défi 52 ancêtres en 52 semaines (oui, je sais, j’ai pris du retard!), m’a fait penser à deux petits articles que j’ai lus dans le St. Louis Globe-Democrat lors de mon séjour à la bibliothèque de Salt Lake City en novembre dernier.

Les deux articles concernent Susan Stout, l’épouse de Joseph T. Tourville, qui a eu, devant chez elle, une « petite » dispute avec une voisine en mars 1883, à St-Louis, au Missouri.

Vous en trouverez la traduction ci-dessous. Certaines expressions étaient nouvelles pour moi mais même si je n’en ai pas trouvé la signification sur Internet, j’en devine facilement le sens! La généalogie nous permet d’en apprendre tous les jours!

Bonne lecture! L’histoire ne dit pas si elles se sont adressé de nouveau la parole après cela. 😉

st. louis democrat tuesday march 20 1883

St. Louis Globe-Democrat, 20 mars 1883, p. 12

 

Traduction : Litiges insolites passés devant les juges —
Un mandat plutôt singulier a été fait sous serment hier devant le juge Smith.  Mme J.R. Ryan et Mme J. Tourville, des voisines, habitent toutes deux Fourteenth Street près de Cass Avenue.  Vendredi dernier, alors que Mme Ryan et Mme Molly Curley s’affairaient à la lessive dans la cour, Mme Tourville est sortie elle aussi à l’extérieur et se mit à secouer son tapis.  Ce comportement provoqua la colère de la vaillante Mme Ryan qui somma alors sa voisine de cesser ses agissements.  Quant à Mme Tourville, ne semblant avoir d’autre envie que d’envenimer les choses, après être retournée chercher un balai, elle se mit à balayer la cour.  Mme Ryan retroussa subitement ses manches et, sans plus de formalités, se rua sur sa persécutrice qui, dans ce que l’on pourrait qualifier de jargon local, la traita de « the father of a butin ».  Inquiète à l’idée de se faire arrêter elle aussi, son amie Mme Curley, prit tout le monde de court en allant tout de go prêter serment devant le juge, ce qui permit l’émission d’un mandat d’arrêt pour coups et blessures contre Mme Ryan.


 

st louis democrat wedn 21 mar 1883

St. Louis Globe-Democrat, 21 mars 1883, p. 5

Traduction : Mme J.R. Ryan, la femme ayant agressé Mme J. Tourville, sa voisine, vendredi dernier, cette dernière ayant inopportunément secoué un tapis et passé le balai pendant que Mme Ryan était à laver à la cuve à lessive, et qui a été arrêtée en vertu d’un mandat fait sous serment par son amie, Mme Curley, a comparu hier devant le juge Smyth et a plaidé coupable.  Faisant suite aux témoignages entendus, elle a été condamnée à une amende de 1 $ plus les débours.  Une autre affaire concernant Mme Ryan était alors pendante à la Court of Criminal Correction, mais n’a pas abouti.

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