Fichier Origine : consultez-le souvent!

Si vous faites de la généalogie sur vos ancêtres canadiens-français, vous connaissez sans doute le Dictionnaire généalogique des familles du Québec – des origines à 1730 de René JETTÉ. Peut-être y avez-vous trouvé le nom de votre ancêtre ainsi que des informations concernant ses parents et son lieu d’origine. D’aucuns n’ont pas cette chance, n’ayant trouvé que le nom de leur ancêtre sans plus. Un exemple, le nom de mon arrière-arrière (8X) grand-mère, Marguerite Drapeau (env. 1616-1683) s’y trouve. La seule information concerne son mariage à La Rochelle, sans autres détails.

L’historien Yves Landry a eu la bonne idée de donner suite au travail accompli par René Jetté. Mis en oeuvre par Marcel Fournier, généalogiste renommé au Québec, lequel s’occupe également de sa coordination, le Fichier Origine constitue un complément du Dictionnaire de René Jetté. Le projet avait d’abord été proposé à la Fédération québécoise des sociétés de généalogie puis a été entériné par la Fédération française de généalogie. Le site présente un historique complet de cette base de données.

Qui trouverez-vous dans cette base de données? Votre ancêtre, s’il est né en France et a émigré en Nouvelle-France. Si l’acte de baptême n’y est pas, tentez de trouver un de ses frères ou soeurs.

Le nom de Marguerite Drapeau se trouve dans la base de données depuis novembre 2013. J’ai maintenant le nom de ses parents, la date et le lieu de baptême de ses deux soeurs, la date  et le lieu d’inhumation de sa mère et j’ai le nom de son village d’origine : Mouzeuil-St-Martin, en Vendée.

Au 15 avril 2014, la base de données comptait 5 809 noms.

Bonne chance!

Trésor des archives : inventaire après décès de Sophie Arpajou (20 octobre 1851)

Après la lecture de l’inventaire après décès de la communauté de biens qui a existé entre Charles Tourville et Sophie Arpajou, qui a eu lieu le 20 octobre 1851, à St-Hughes, au Québec, après le décès de Sophie, je ne peux qu’imaginer ce qui a conduit Charles à demander cet inventaire.

Peut-être que Charles, qui vivait alors à Chateaugay, dans l’État de New York, a voulu tenir un conseil de famille, se demandant ce qu’il ferait de la terre qu’il possédait toujours à St-Hughes. Ses enfants majeurs, Charles et Sophia, tous deux mariés et vivant au Vermont depuis trois ans n’étaient probablement pas intéressés à tout recommencer au Québec. Ou peut-être la terre était tellement pauvre que cela ne valait même pas la peine d’y penser. Le 25 septembre 1851, Charles se rend à Ferrisburgh pour obtenir de son fils aîné Charles la procuration dont il a besoin pour vendre sa terre. Deux jours plus tard, il frappe à la porte de sa fille Sophie pour la même raison.

Cimetière de St-Hughes

Cimetière de St-Hughes

À l’automne de 1851, Charles se rend donc à St-Hughes, peut-être pour la dernière fois. Il a sans doute séjourné chez Joseph Langevin et sa femme Madeleine Arpajou, soeur de Sophie, à St-Barnabé où Joseph et Madeleine ont leur terre.

Alors que faire? Vendre la terre? Pour ce faire, Charles doit d’abord passer devant un juge afin d’obtenir un acte de tutelle pour ses enfants mineurs. Une demande a été faite le 25 septembre par l’entremise du notaire Timothée Brodeur. Le 10 octobre, devant le juge Jean Casimir Bruneau, de la Cour du Circuit de Montréal, sont élus tuteurs aux six enfants mineurs leur père Charles Tourville en qualité de tuteur et leur oncle maternel par affinité Joseph Langevin en qualité de subrogé tueur.

L’information la plus utile et la plus précieuse contenue dans cet inventaire après décès est la liste des enfants mineurs de Charles et de Sophie ainsi que leur âge au 20 octobre 1851. Veuillez noter que cette liste apparaît dans trois documents différents, tous rédigés à l’automne de 1851 et que l’information est la même d’un document à l’autre.

  • Étienne (Peter Stephen), âgé de 16 ans (né en août 1835, information exacte).
  • Marie-Édesse, âgée de 14 ans (née en janvier 1839, aurait 12 ans et non 14; en raison de la fiabilité de l’information concernant les autres enfants dans cet inventaire, j’en ai conclu que cet enfant n’est pas la “Marie-Édesse” née en 1839 mais plutôt “Dométhilde” née en 1837. Son prénom est Édith, Nettie ou Adesta dans divers documents américains. La vraie Marie-Édesse vivait toujours en 1840 mais elle est probablement décédée en bas âge au Vermont. L’âge de « Dométhilde » aux États-Unis est plus près de 1837 que de 1839. Il n’était pas rare à cette époque pour un enfant de porter le même prénom d’une soeur ou d’un frère décédé en bas âge).
  • Philomène, âgée de 10 ans (baptisée en mai 1841 au Vermont – l’information serait exacte).
  • Julie, âgée de 8 ans (née en octobre 1843 au Vermont selon le recensement de 1900 – l’information serait exacte).
  • Louis, âgé de 6 ans (né en septembre 1844, a eu 7 ans quelques semaines plus tôt – information inexacte).
  • Joseph, âgé de 5 ans (né en avril 1846 – information exacte).

Nous en sommes donc maintenant à la prise d’inventaire effectuée devant Me Timothée Brodeur et son collègue Me Joseph Amiot, notaires publics, Jacques Gendron et Lucien Houle de St-Hughes agissant en qualité d’évaluateurs. L’inventaire après décès se trouve ici et la transcription de cet acte se trouve ici.

À part la terre, les possessions de Charles se résument à bien peu : une jument, un godendard, une scie de long et une somme en espèces de 8 livres et 12 sols. La communauté n’a aucune dette active mais deux dettes passives : sont dus à J. A. Arpajou environ 459 livres pour arrérages seigneuriaux et 36 livres au notaire pour l’inventaire lui-même. Deux documents sont mentionnés : le contrat de mariage de Charles et de Sophie Arpajou daté du 31 août 1827 (date du mariage) passé devant Me Charles Bazin, acte numéro 373 ainsi que l’acte de tutelle daté du 10 octobre 1851.

La terre de Charles était située dans le fief Beauchemin, au nord de la rivière Yamaska, dans le comté de Richelieu, de deux arpents de front sur trente de long, devant la rivière Yamaska, d’un côté à Bazile Richard et de l’autre à François Lussier, par derrière au rang Barrow.

Si cet inventaire n’offre pas d’autres renseignements, d’autres documents, oui. Le récit ne se termine pas ici, la suite bientôt!

Un inventaire après décès était habituellement fait après le décès d’un conjoint alors que lui survivaient un ou des enfants mineurs. Il était habituellement fait avant le remariage du conjoint survivant pour protéger l’héritage des enfants mineurs. Bien entendu, les gens sans biens ni argent n’avaient aucun intérêt à en faire dresser un.

Base de données sur les voyageurs : une mine d’or pour les chercheurs et notre famille

Il y a quelques mois j’ai découvert une base données en ligne pour les voyageurs. Il s’agit là d’une vraie mine d’or pour les généalogistes qui recherchent leurs ancêtres canadiens-français. Cette base de données contient des renseignements sur environ 35 900 contrats pour la traite des fourrures qui ont été signés devant des notaires montréalais pour la période allant de 1714 à 1830. Ce projet a été amorcé par la Société historique de St-Boniface au Manitoba.

Vu l’absence de recensements au cours de cette période, cela nous permet de suivre les traces ou le parcours de certaines personnes qui ont signé plus d’un contrat. Vous cherchez des descendants de votre ancêtre et vous n’arrivez pas à les trouver? Cette base de données pourrait vous donner de nouvelles pistes de recherche. De plus, comme il est possible de faire une recherche par paroisse, vous pouvez trouver aisément les parents ou les voisins de votre ancêtre qui sont peut-être partis avec lui. Et si votre ancêtre portait plusieurs noms ou prénoms ou si ceux-ci ont été mal orthographiés, vous pouvez peut-être trouver un contrat qui vous aurait échappé si vous n’avez pas fait la recherche par paroisse.

Pour y jeter un coup d’oeil, en connaître plus sur les paramètres de recherche ou son historique, la base de données se trouve ici.

La famille Hubou-Tourville et la base de données des Voyageurs

Jusqu’à maintenant, j’ai pu retracer les documents suivants grâce à cette base de données :

Comme vous pouvez le constater, beaucoup de travail encore pour moi! 😉