Le décès de François Tourville : une nouvelle piste

En 1851, François Tourville vit à St-Jude, au Québec, avec son épouse Louise Corriveau, et leurs enfants Marie, Alexandre, Léonard, Marie-Louise, Luc et Célestin (Louis).

En 1860, Louise habite à Sutton, dans le comté de Worcester, au Massachusetts. D’après les données du recensement, on peut présumer que Louise est veuve. J’ai eu la chance de trouver deux contrats passés devant le notaire Timothée Brodeur à St-Hughes qui nous donnent de nouveaux renseignements à propos de la date de décès de François Tourville et nous confirment le fait que Louise Corriveau était bien veuve lorsqu’elle a quitté pour le Massachusetts.

Le premier contrat est daté du 14 février 1854. Le document mentionne que François Hubou dit Tourville et son épouse Louise Corriveau, tous les deux résidents de St-Jude, reconnaissent avoir reçu le quatrième paiement qui était dû « en janvier dernier » pour la vente d’une terre faite par François à Bazile Richard, le 30 mars 1850, devant le même notaire. L’acheteur est propriétaire de la terre voisine de celle qu’il a achetée.

Acte no 3004 daté du 14 février 1854

Acte no 3004 daté du 14 février 1854

 

Le deuxième contrat est daté du 26 janvier 1855 où Louise Corriveau, veuve de feu François Tourville, résidente de St-Jude, reconnaît avoir reçu le dernier paiement concernant la vente d’une terre faite par son mari, feu François Tourville à Bazile Richard.

Acte no 3153 daté du 26 janvier 1855

Acte no 3153 daté du 26 janvier 1855

J’ai vérifié les registres paroissiaux de St-Jude et de St-Hughes pour 1854 et début 1855 mais je n’ai rien trouvé. Est-ce que François planifiait de déménager au Massachusetts et il est décédé en chemin, ou même au Massachusetts? Lors que son fils Alexandre se marie en 1856, il déclare être des États-Unis. Est-ce que la famille a quitté après la réception du dernier paiement? Les baptêmes, mariages et sépultures sont indexés jusqu’en 1850 dans le Lafrance de Généalogie Québec. J’attends avec impatience que soient indexés les années 1854-1855. Peut-être trouverai-je le décès dans une autre paroisse?

Les deux documents ont été téléchargés sur les pages de François Tourville et Louise Corriveau.

Au moins maintenant, j’ai pu circonscrire la période de recherche.

Mouvements migratoires de la famille Hubou-Tourville en Amérique du Nord – I

Lorsque Mathieu Hubou quitte Le Mesnil-Durand en 1641, il s’établit d’abord à Québec. Vers 1675, la famille s’installe à Lachenaie, près de Montréal. Au 17ième siècle, ses descendants se sont peu déplacés, habitant toujours à Lachenaie ou tout près, soit principalement à Mascouche, Terrebonne et St-François-de-Sales de l’Île-Jésus.

Au 17ième siècle, la famille Hubou-Tourville la Nouvelle-France.

Au 17ième siècle, la famille Hubou-Tourville s’installe en Nouvelle-France.

Le 3 avril 1790, les frères Pierre et Toussaint Tourville, alors âgés respectivement de 26 et de 20 ans, signent un contrat d’engagement devant le notaire Louis Chaboillez pour la compagnie Todd, McGill & Co. en tant que milieu de canot et quittent Lachenaie. La destination sera à la discrétion de la compagnie, sauf le Nord. Ce périple les amènent à St. Louis, ville qui, à l’époque, était située dans un territoire administrée par l’Espagne. En 1800, ce territoire est rendu à la France et comme, on le sait, Napoléon Bonaparte le revendit aux États-Unis en 1803. Le MIssouri, dans lequel est situé la ville de St. Louis aujourd’hui, est érigé en territoire en 1813 et obtient le statut d’État en 1821.

Si Pierre revient à Lachenaie à plusieurs reprises après ce premier voyage, Toussaint s’établit définitivement à Florissant, près de St. Louis, où il épouse Marie-Reine Calvé en 1797, y laissant une nombreuse descendance ainsi qu’en Illinois.

Au 18ième siècle, la famille Hubou-Tourville est concentrée au Bas-Canada. Seul Toussaint Tourville s'installe à St-Louis (MIssouri).

Au 18ième siècle, la famille Hubou-Tourville est concentrée au Bas-Canada. Seul Toussaint Tourville s’installe à St-Louis (Missouri).

Au 19ième siècle, plusieurs familles se déplacent du Bas-Canada ou de la province de Québec vers les États-Unis. Si certains, comme Charles Tourville, sa soeur Catherine, ou son frère Jean-Baptiste, s’installent tout près de la frontière canadienne vers 1840, respectivement dans le nord de l’État de New York (Chateaugay) et du Vermont (South Hero), d’autres, comme Louis Tourville et son neveu Alphonse, iront jusqu’à Chicago vers 1878, et plus tard, au Nebraska pour y trouver une vie meilleure. Ce sont les enfants de ces familles qui se déplaceront à leur tour pour s’installer au Wisconsin, au Colorado et au Massachusetts.

Pour les enfants de Prosper Tourville et de Julie Bélisle, ce sont les provinces et les États de l’Ouest qui les attirent au début des années 1880. Julie, Marie-Louise et Magloire (Mack) vivront au Montana, ce dernier vivant également à Lethbridge, en Alberta. Quant à Napoléon, il s’installera à Brandon, au Manitoba.

La couleur orange indique vers quels États ou provinces les familles de deuxième génération se sont déplacées.

La couleur orange indique vers quels États ou provinces les familles de deuxième génération se sont déplacées.

La carte du 20e siècle sera encore plus colorée (!) et fera l’objet d’un prochain article.